Après des victoires acquises dans la douleur en 2009 et 2016,Ali Bongo Ondimba s’apprête sûrement à vivre un scrutin présidentiel plus tranquille que prévu. Avec une opposition aujourd’hui sans véritable visage, émiettée et surtout muselée ; la prochaine élection présidentielle risque de se transformer en une simple formalité pour le pouvoir en place.
Au lendemain de la très controversée élection présidentielle de 2016, l’opposition gabonaise s’est muée dans un silence inquiétant. Le camp de Jean Ping qui continue de réclamer sa victoire est aujourd’hui en proie à une série de défections qui l’affaiblit continuellement.
Les départs de René Ndemezo’o Obiang, de Massavala et plusieurs d’autres des rangs de l’opposition radicale suscitent des interrogations mais surtout des inquiétudes. Ces derniers sont aimantés jour après jour par le camp présidentiel d’une manière incompréhensible. À côté de ces départs devenus légions, cette opposition amorphe et atone doit toujours faire face au conflit des égos.
Guy Nzoumba Ndama, Jean François Ntoutoume Émane, Jean Ping et Barro Chambrier peinent à s’accorder pour désigner un véritable leader qui serait porteur des ambitions présidentielle de cette opposition.
Parmi ces personnalités, Alexandre Barro Chambrier semble être plus dynamique et plus jeune. Pour le moment, c’est lui qui essaie de pointer le bout du nez, avec des sorties médiatiques plus ou moins régulières Même si sa déroute encaissée lors des dernières législatives fait tache.
Toutefois, Jean Ping malgré son âge très avancé continue de jouir d’une popularité importante, notamment en France où les activistes réclamant sa victoire ont récemment repris leurs activités.
De plus, les méthodes peu orthodoxes dont use le pouvoir de Libreville ne facilitent non plus l’émergence d’un contre-pouvoir au Gabon.
Jean Ping aurait déclaré que ses comptes bancaires seraient bloqués par l’exécutif. Un moyen de pression qui asphyxie ces opposants et qui les contraignent à regagner les rangs du pouvoir.
Tenus par la gorge, nombreux sont ces personnalités pour préserver leurs acquis sont prier de se plier aux exigences du locataire du Palais du bord de mer.
La transhumance politique observée depuis lors semble largement profité à Ali Bongo Ondimba. Le mercato XXL réalisé depuis le début de l’année laisse entrevoir une victoire éclatante dès le premier tour.
Le temps urge désormais pour l’opposition qui se doit d’abord de stopper l’hémorragie qui risque de fausser la donne en 2023. Une concertation immédiate est plus que jamais à l’ordre du jour dans les rangs.
Il serait donc impératif de continuer à maintenir la flamme allumée par André Mba Obame et Pierre Mamboundou en 2009.
Plus que deux ans pour se trouver un “Challenger » à la hauteur de l’événement car Ali Bongo compte bien rempiler pour un troisième mandat consécutif. Le rendez-vous est pris avec l’histoire et 2023 c’est demain alors un travail de fond est invoqué car la consolidation de la démocratie passe nécessairement par une alternance au sommet de l’État.
Peut-être que sur un coup du sort le “messie » arrivera comme un phoenix car en politique, la réalité d’aujourd’hui ne sera pas celle de demain. La belle épopée vécue avec André Mba Obame pourrait se répéter.
Mais la situation actuelle est largement en faveur d’Ali Bongo dont la présence dans la course reste à confirmer encore.
Igor Ngoma
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