Après un lancement prometteur de ses activités, en Mars 2016 en prélude à l’élection présidentielle, Renaissance télévision, connaît depuis ce temps des tensions de trésorerie. Salaires impayés, agents dépréssifs. G9INFOS a interrogé certains d’entre eux. Autopsie de la misère.
Même s’ils préfèrent évoquer les difficultés que vivent leurs semblables en dissimulant les leurs, il faut dire que les journalistes de Renaissance télévision rasent les murs. Ils vivent depuis des années, dans le silence d’une crise salariale qui semble toucher l’ensemble des salariés.
Plusieurs journalistes qui ont participé à la création de cet organe de presse ont du quitter le navire pour des raisons liées dans la plus part des cas aux arriérés de salaire. D’ailleurs, même quand les » affaires allaient bien « , avoir un salaire de 100 000 Francs CFA était un luxe. Et le fameux » gombo » de 5000 à 10 000 qui permettrait à certains de vivre dans l’illusion d’une vie où l’argent est facile, est devenu rare, surtout depuis l’avènement de la crise sanitaire.
Comment comprendre que les responsables du média exploitent des jeunes gabonais sans leur assurer le moindre revenu? Il demeure un flou incompréhensible chez les journalistes de Renaissance télévision. » Je suis dépressif, dit l’un d’entre eux. J’ai trop de pression. Ma fille de 8 ans ne va pas à l’école et je dois payer le loyer. « Il y a problème.
Il faut avouer que Teddy Obiang Nkoghé qui dirige la télé depuis deux ans, sous la supervision de Désiré Igoue, ne sais plus où donner de la tête. « J’ai fais un an sans salaire à Renaissance télévision entre 2019 et 2020. Si vous allez vérifier, certains qui sont restés là-bas sont aujourd’hui à deux ans sans salaire. « , déclare un ex agent qui a su prendre à temps une décision courageuse. » Pour nous empêcher de nous plaindre, le Promoteur de la télévision, Monsieur Yves Fernand Manfoumbi nous a fait miroiter, lors d’une rencontre, des lendemains qui chantent. Mais depuis là, ses promesses sont restés sans suite » , révèle un autre.
S’il est reconnu que les professionnels de la plume, du micro et de la caméra sont utiles à la société gabonaise, il importe que les responsables des médias s’interrogent sur la précarité qu’ils vivent dans le mutisme.
Les employés de Renaissance télévision annoncent qu’ils vont suspendre leurs programmes, le 31 décembre 2020, pour réclamer de meilleurs conditions de vie et de travail. Appelés au dialogue, les responsables du média brillent par un silence révélateur. Mais pour éviter d’étaler la misère des journalistes sur la place publique, il est de bon aloi d’encourager ces hommes et ces femmes à travers un statut particulier qui les mette à l’abri de la tentation. Prévenir vaut toujours mieux que guérir.
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