À une époque donnée, les groupes de rap s’affichaient comme les chantres d’une parole revendicative et surtout réfractaire à toute forme de compromission politique. Principalement dirigé à l’encontre des autorités politiques, notamment le régime PDG, Leurs discours virulent s’inscrivait alors dans un ensemble de postures, d’attitudes vestimentaires et de tournures langagières.
Le comportement subversif et les langages véhéments, crus et réalistes des rappeurs gabonais a marqué une rupture vis-à-vis de la politique politicienne. Il s’agissait de critiquer une situation d’oppression politique et d’inégalités socio-économiques.
Reprenant les opinions et discours, les rappeurs sont devenus les représentants d’une classe sociale lésés, et le rap s’est alors affirmé comme média d’expression des frustrations et de la colère du peuple face au manque de liberté d’expression et de droits sociaux.
Par-delà, sa dénonciation des travers de l’ordre politique, de la corruption, le mouvement rap gabonais de l’époque n’en fut pas moins très tôt lié aux personnalités politiques au pouvoir.
L’ambiguïté des relations des sphères musicales et politiques au Gabon s’est par la suite accrue et complexifiée à la mesure de la montée en puissance du rap dans l’espace public, notamment par la méditation d’acteurs liés à la politique ou la famille présidentielle qui s’impliquaient dans la production musicale.
Les positions parfois contradictoires des rappeurs à l’égard du politique ont induit une scission du mouvement en deux blocs, se distinguant par leurs réactions différentes à l’égard des sollicitations, l’un participant de manière plus ou moins fréquente aux activités officielles (meetings, campagnes, cérémonies) en contrepartie de soutiens financiers.
Au demeurant, ces deux pôles se joignent par leur manière de dépeindre les divers aspects de la vie de l’imaginaire des jeunes.
Par Arthur ASSEKO
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