La maison Economie [Verbatim] Comment l’État Gabonais pourrait revitaliser son patrimoine aéroportuaire.

[Verbatim] Comment l’État Gabonais pourrait revitaliser son patrimoine aéroportuaire.

[Verbatim] Comment l’État Gabonais pourrait revitaliser son patrimoine aéroportuaire.

Dans un entretien accordé à la Rédaction de G9INFOS, Serge Olivier Nzikoue, directeur intérimaire du Bureau d’Enquêtes des Incidents et Accidents d’Aviation (BEIAA) a fait le points sur le patrimoine aéroportuaire gabonais. L’ensemble des propositions de cet expert de l’aéronautique ci-dessous publiées in extenso.

Pour commencer, il est important de situer la problématique pour en saisir la substance. Qu’entend on par aéroport ? De quoi s’agit-il exactement ?

Pour être simple dans la définition, disons qu’un aéroport est l’ensemble des bâtiments et installations qui servent au traitement des passagers ou du fret aérien situés sur un aérodrome. Cela dit, nous pouvons encore préciser que le bâtiment principal est généralement l’aérogare. C’est là que transitent les passagers (ou le fret ) entre les moyens de transport au sol et les avions .

En république gabonaise, si l’on s’en tient au répertoire des aérodromes publics ouverts à la circulation aérienne pour l année 2020, de l’agence nationale de l’aviation civile ( Anac ), il en existe très exactement quatorze.

Premièrement, Héliport H.I.A.O.B.O, Deuxièmement, Koulamoutou,
Troisièmement, Lamberene
Quatrièmement, lebamba
Cinquièmement, Libreville

Sixièmement, Makokou
Septièmement, Mayumba
Huitièmement, Mouila ville
Neuvièmement, Franceville/Mvengue

Dixièmement, Okondja
Onzièmement, Omboue hôpital
Douzièmement, oyem
Treizièmement, Port gentil et quatorzièmement, Tchibanga.

Voici tout ce que le Gabon a comme aérodromes.

Lorsqu’on a fait ce point, il est maintenant très intéressant de progresser un peu plus. La question qui me semble opportune après cet éclairci, est celle de connaître le fonctionnement d’un aéroport. Quels en sont les principaux acteurs ?

Permettez-moi, avant d’aller dans l’explicitation de ces questions cruciales, de dire d’abord ceci:
l’État gabonais est propriétaire des aéroports civils et a concédé la gestion du trafic et de la navigation aérienne etc… à l’Asecna.

Les aéroports sont gérés selon une grande variété de statuts. Cela va des services de l’État rattachés à un département ministériel, au service d’une collectivité locale.

L’Asecna couvre le pays et l’État gabonais injecte beaucoup d’argent du contribuable, permettez-moi, sans aucune rentabilité en retour. Dans le fond, on peut malheureusement affirmer que l’État tourne à perte.

Mais comme dans toute situation problématique, il y a nécessairement une solution.

Vu le très faible taux du trafic aérien local ( sans aucune compagnie aérienne gouvernementale ou plusieurs privés), l’État gabonais pourrait mettre en place une stratégie de gestion de ces infrastructures, laquelle consisterait à créer un comité de pilotage avec pour mission: le suivi du déguerpissement des squatteurs autour des zones aéroportuaires, et la régulation foncière des espaces aéroportuaires lancés par les anciens Ministres des transports, Messieurs Justin Ndoundagoye et Léon Armel BOUNDA Balonzi.

Il est particulièrement intéressant de rappeler que nous avons sous la main des investisseurs prêts dans les domaines aéroportuaires à poser leurs valises au Gabon, et louer ses aéroports à travers le pays. Ces opérateurs économiques procèderaient notamment à l’installation des HUB pour le compte de certaines compagnies aériennes, sans oublier les ateliers de maintenances etc.

L’État gabonais pourrait alors concéder ces espaces pour une location à moindre coût. Cette perspective permettrait de faire vivre ce secteur et le rentabiliser. Le même secteur serait aussi générateur d’emplois pour les gabonais.

J’ai entendu dire que certains suggèreraient la fermeture de ses aéroports. Je pense que ce serait une solution juste impensable. Ce serait du gâchis.

Ce que ces derniers ignorent peut-être, c’est qu’en plus des points que je viens d’évoquer, il y a une forte activité, très dense d’ailleurs, des mouvements des aéronefs au dessus de l’espace aérien gabonais . Cette activité est très lucrative.

Les aéroports actuellement inutilisés peuvent nous servir comme aéroports de dégagement, où de secours.

L’année dernière encore, j’ai eu cet honneur d’accompagner l’ancien Ministre des transports, monsieur Léon Armel BOUNDA Balonzi en Éthiopie, en marge du sommet de l’aviation.

Il a été reçu par la commissaire aux infrastructures de l’Union africaine. Après leurs échanges, j’ai été instruit par le ministre pour le suivi des dossiers en rapport avec la régularisation du foncier dans notre secteur.

Le Gabon est toujours confronté a cette épine de titre de propriété sur son patrimoine.
À l’heure de la mondialisation, je ne vois aucun investisseur se jeter dans un projet, même si c’est l’État gabonais, s’il n’y a aucun titre de propriété définitif.

C’est donc l’occasion pour moi de lancer un appel à madame la première Ministre, Cheffe de l’administration gabonaise, sur cette affaire.

Une circulaire pour emmener tous les acteurs à faire régulariser le patrimoine foncier de l’État gabonais serait particulièrement intéressant.

En somme, vous comprenez que nos aéroports, même si inutilisés, ont un potentiel que l’on pourrait exploiter. Tout est simplement une question de politique.

Serge Olivier Nzikoue premier spécialite gabonais sur les incidents et accidents d’aviation, diplômé du prestigieux centre du NTSB aux USA, premier Bureau mondial.

Laisser une Réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.