Le paysage politique gabonais a une nouvelle fois révélé au grand jour les spécificités qui le caractérisent.
Hier Samedi 03 mars 2021, le Président de Démocratie Nouvelle (D.N),René Ndemezo’o Obiang a annoncé au cours d’un point de presse son retour au sein des rangs du Parti démocratique gabonais (P.D.G).
Le gros coup du mercato Politique vient d’être réalisé par Ali Bongo et son parti en recrutant un ancien de la maison, René Ndemezo’o Obiang.
Après avoir quitté le formation politique qui lui a tout donné, en février 2015 pour rejoindre l’opposition gabonaise, celui qu’on surnomme“ Capo » vient de rebourser chemin.
Celui qui a fait quasiment toutes ses classes aux côtés du défunt Omar Bongo n’a pas fait long feu dans les rangs de l’opposition et au sortir des élections présidentielles en 2016,il crée sa propre formation politique D.N qui compte des élus notamment dans la province du Woleu Ntem.
La collaboration entre le “Capo » et Jean Ping était promise pour certains à un bel avenir dans l’optique d’une alternance au pouvoir, considéré comme un fin stratège Politique, l’homme de Bitam pilotait la feuille de route du candidat Ping en vue de la présidentielle de 2016.
Mais, l’échec concédé dans cette élection va progressivement éloigner les deux hommes jusqu’à ce que le divorce soit consommé.
Pour l’opinion, René Ndemezo’o Obiang s’était servi de Jean Ping afin de prouver au pouvoir d’Ali Bongo qu’il constituait un poids Politique surtout dans la province septentrionale dont il est originaire et les résultats obtenus par Jean Ping lors de ces présidentielles peuvent en témoigner.
Ping avait à l’époque infligé au candidat du parti démocratique gabonais une déroute mémorable.
La participation de René Ndemezo’o Obiang au dialogue d’Agondjé fût l’un des signes annonciateurs d’une discorde avec ces collègues de l’opposition qui avaient décidé de boycotter ce fameux dialogue dont le but visait le partage du gâteau, selon cette opposition dite radicale.
Depuis ce jour, les rapports entre l’exécutif et l’ancien poids lourd de la baronnie Bongo devenaient plus intenses et Démocratie Nouvelle semblait être l’avocat du diable des réformes initiées par le locataire du Palais du bord de mer.
Sans être dans la pensée de l’homme de 74 ans, il aurait sûrement compris que son œuvre au sein d’une opposition devenue amorphe et atone était vouée à l’échec et rejoindre à nouveau un P.D.G peu inspiré depuis les départs en cascade en 2009 de Casimir Oye Mba, André Mba Obame, Paulette Minssambo,Jean Eyeghe Ndong… serait de montrer à l’opinion qu’il restait une pierre angulaire d’un parti à la recherche des cerveaux.
Depuis son départ du PDG en 2015,son confort de vie avait pris un coup et dans la formation de football dont il est le Président (Union sportive de Bitam), pour faut de moyens financiers, elle n’arrive plus à attirer des joueurs de qualité pour avoir une équipe compétitive.
À Bitam, ce revirement va totalement rabattre les cartes dans le bureau politique du parti démocratique gabonais incarné jusqu’à présent par Pastor Ngoua Nneme, Charles Mve Ella et Jules Mbélé Asseko.
Cette restructuration va pourquoi pas laisser un champ libre au RPM d’Alexandre Barro Chambrier qui commence à se faire un nid dans le département du Ntem à Bitam.
Ce partenariat gagnant-gagnant entre le “Capo » et Ali Bongo n’est- il pas le deal qui le propulsera à la vice présidence?
René Ndemezo’o Obiang,un fin stratège ou un parasite de la politique gabonaise ? Toute la question demeure et au moment ou les nouveaux variants émergent ailleurs, le PDG tient à nouveau son “éternel variant ».
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