[Politique] Gabon : Jean Eyeghé Ndong capitule à son tour.

Après avoir longuement retardé l’échéance, Jean Eyeghé Ndong a finalement capitulé. Cet ancien premier ministre reconnu pour sa radicalité avait toujours exprimé son hostilité à l’endroit de la politique d’Ali Bongo avant de déposer les armes hier 12 août 2021 au cours d’une déclaration.

L’hémorragie continue donc dans les rangs de l’opposition et celle n’est pas près de s’arrêter. Jean Eyeghé Ndong, poids lourds de l’opposition et soutien indéfectible de Jean Ping a annoncé hier, son départ de la Coalition pour la nouvelle République (CNR).

Une décision mûrement réfléchit qui intervient au lendemain de son entretien avec le Président Ali Bongo. La cascade de démissions enregistrée dans les rangs de Ping avait jusque-là épargné le natif de Nkembo. Comme mis sous pression, l’ancien Sénateur de Libreville a franchi le rubicon à son tour.

« J’ai décidé ce jour de me déployer ailleurs que dans la coalition pour la Nouvelle République et de me mettre à la disposition de la République et donc de l’État» a-t-il lâché.

JEAN EYEGHE NDONG FACE À LA DURE RÉALITÉ

Soutien d’André Mba Obame en 2009 et de Jean Ping depuis 2016,Eyeghé Ndong a fait ses adieux à la coalition pour se mettre au service de l’État. Asphyxié et dépité, la dernière rencontre avec Ali Bongo a été symptomatique d’un malaise qu’il n’avait hésité d’évoquer. Argent, voiture et aide de camp,le nouveau transfuge de l’opposition réclame près de 770 millions de francs à l’État, une somme accumulée depuis 2009.

En homme de principes, Jean Eyrghé Ndong s’est peut-être rendu à l’évidence que les chances pour parvenir à l’alternance sont quasi nulles.

Et que dire de l’appel lancé par René Ndemezo’o Obiang? Le natif de Bitam avait demandé à tous les fils spirituels d’Omar Bongo à regagner la maison PDG. Les retours en catimini enregistré ces derniers temps peuvent renforcer cette hypothèse.

Après cette déclaration, les spéculations ont laissé place aux interprétations mais une chose est sûre, la crédibilité de «Nza fe» a pris un coup. Plus rien à perdre, J.E.N vient sans doute d’ôter de ses épaules un poids et son charisme incontesté saurait sûrement canaliser ses nouveaux instincts politiques.

QUE VIVE LE ROI ALI BONGO !!!

Contestées, détestées, décriées, les méthodes d’Ali Bongo sont toutefois payantes. L’homme est lancé dans une opération dite «libérez-moi la route pour 2023». Toute la classe politique est désormais acquise à sa cause et plus rien ne semble constituer un obstacle pour lui en vue de la prochaine présidentielle.

Opposition pillée, parti démocratique gabonais renforcé, le terrain n’a jamais été aussi favorable pour le camp présidentiel à l’approche d’un scrutin. D’un coup de baguette, le chef de l’exécutif a transformé le format du paysage politique gabonais en si peu de temps.

Igor NGOMA