Au moment où le Sénat s’apprête à se prononcer sur la loi consacrant la dépénalisation de l’homosexualité au Gabon, le séisme de ce projet a été ressenti dans quasiment toutes les élites : médiatique, politique, universitaire, sportive mais, jusqu’à présent, le milieu artistique semble silencieux sur cette affaire qui agite les esprits. Que dit ce silence ?
L’ORMETA D’UN MILIEU TOLÉRANT SUR CE GENRE DE PRATIQUE
Certains journaux gabonais cherchent en effet à comprendre ce quasi-silence. Beaucoup l’expliquent par l’atmosphère de harcèlement sexuel et la présence de l’homosexualité qui règne dans le milieu. » Les artistes homosexuels ont beaucoup à perdre en donnant leur position sur ce sujet, aucune garantie sur ce qu’ils gagneraient. Ça doit être leurs supérieurs qui les réduisent au silence « , lance un observateur du milieu artistique.
LE MANQUE DE COURAGE
Être un artiste hétérosexuel et refuser la dépénalisation de l’homosexualité, c’est en même temps rejeter de nombreux ami(e)s et soutiens dans le milieu. Ce qui peut être fatale pour une carrière. Mais la principale raison de ce silence vient de la peur du rejet. Comment prendre position en faveur de la dépénalisation de l’homosexualité au Gabon sans être taxé d’homosexuel et ainsi faire l’objet de discrimination ? Comment changer le regard sur l’homosexualité dàns un pays où elle est rejetée, où les gays et autres lesbiennes sont exclus, où les droits LGBT sont défendus en tremblant par une poignée de citoyens ?
Au Gabon, les artistes engagés se battent sur tous les fronts : la défense des droits de la veuve et l’orphelin, la lutte contre les inégalités, mais de la à défendre les droits des homosexuels…on est encore bien loin du Botswana.
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