À la veille du réveillon, les chefs d’État du monde entier ont l’occasion de s’adresser à leurs nations. Au Gabon, l’allocution d’Ali Bongo Ondimba était fortement entendue par une bonne partie de la population gabonaise. Et alors que le chef de l’exécutif était attendu sur un terrain bosselé de sujets passionnants et pertinents de l’heure, c’est plutôt un disque peint de tournures langagières bien connues de tous qui a été à nouveau joué par un personnage dépourvu d’énergie, en panne d’assurance et qui semble avoir déjà abdiqué.
Crise sanitaire liée à la covid-19, front social en ébullition, dégradation des conditions de vie des populations et la chaude en poignarde que se livrent le gouvernement et la cour constitutionnelle dans le cadre des mesures de riposte contre le coronavirus, voilà grosso modo les sujets sur lesquels les populations attendaient vivement leur président.
Malheureusement, pour cette dernière, elle a dû faire face à une succession de rappels embellis par des rhétoriques non moins bénéfiques. Comme à son habitude, Ali Bongo n’a pas manqué de se déporter dans son terrain favori, celui des promesses enchantées qui ne se réalisent que dans d’autres galaxies où les gabonais n’y seront jamais.
S’agissant du quotidien des populations, le président de la République a fait des annonces fortes. Il entend bien également booster la transformation entamée dans l’imagination pour un mieux être des populations qui n’ont encore rien vu pour le moment. À deux ans de la présidentielle, l’étau semble se resserrer au tour du numéro un gabonais, qui subi plutôt un second mandat que tout le monde voyait comme celui de la stabilité.
Jour après jour, les conditions de vie des populations se dégradent et les politiques mises en place pour y remédier se soldent par des échecs cuisants les unes après les autres.
Le covid-19,une crise devenue un boulet pour le pays semble déjà se transformer en projet de société. Cette crise qui s’est mue en business suscite aujourd’hui de vives tensions au plus haut sommet du pouvoir jusqu’à déclencher même une guerre inimaginable entre le gouvernement et la cour constitutionnelle.
La vaccination, longtemps restée facultative est devenue obligatoire. Cette situation contraignante et anti constitutionnelle a poussé le copil citoyen à saisir la haute juridiction qui semble lui donner raison sur la ligne. Toutefois, le plus aberrant reste le duel existant aujourd’hui entre les deux institutions. Le gouvernement se dresse contre une cour dont les décisions ne devraient subir d’aucune contestation.
Le discours du 31 décembre 2021 était là une occasion en or pour le chef de l’État de pouvoir taper du poing sur la table. Voilà peut être le signe que la principale autorité du pays a lamentablement échoué.
FREDO LE GABOMA