Issus des promotions 2015 et 2016 des Ecoles normales supérieurs (ENI) et Ecole nationale des instituteurs (ENI), et toujours sans postes budgétaires, 1307 enseignants entendent exprimer leurs mécontentements en paralysant les cours dès le début du deuxième trimestre.
« Ayant déjà entrepris plusieurs démarches auprès des ministères concernés et voyant nos conditions de vie devenir de plus en plus insupportables, mettant en péril l’exercice de nos fonctions, nous lançons une grève illimitée dès la reprise des cours ». Cette déclaration été faite ce 3 janvier 2019 par le porte-parole de 1307 enseignants des promotions 2015-2016 de l’ENS et de l’ENI, Mahanga Fridolin.
Réunis au ministère de l’Education nationale, ces enseignants ont exprimé leurs ras-le bol face au statu-quo de leur statut depuis plus de trois ans, alors même que plusieurs d’entre-eux exercent sur leurs lieux d’affectation. « Jusqu’alors nous ne sommes qu’en présalaire. Même lorsque j’étais étudiant j’avais un meilleur statut », déplore l’un d’eux.
Cette énième interpellation du gouvernement sur la nécessité de revoir leurs situations administratives et financières ne se fera donc pas sans conséquences, puisqu’ils ne comptent pas regagner les salles de classe à la date prévue pour la reprise ce deuxième trimestre.
« Pourtant, le statut général de la Fonction publique en son article 78 qui prévoit que : ‘‘l’agent public a droit à une juste rémunération après service fait’’ », relève le porte-parole.
Plus grave, Mahanga Fridolin dénote, le fait qu’ils ne sont pas pris en compte par l’assurance maladie pour faute de matricule, avec pour conséquence « plusieurs de nos collègues qui ont perdu la vie », au détriment de l’article 50 des statuts de la Fonction publique qui stipule que « dans les conditions fixées par les lois et les règlements, l’agent a droit à la protection sociale et sanitaire pour lui-même, pour son ou ses conjoints, ainsi que pour ses enfants à charge ».
Par ailleurs, ces enseignants mettent en exergue la décision relative aux mesures d’assainissement des finances publiques qui annonçait l’examen dans l’immédiat des dossiers en cours de régulation depuis 2015. « Alors, nous ne comprenons pas pourquoi notre situation administrative et financière peine à être régularisée », déplorent-ils.
Par Estelle Amvane
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