Décidé par le président de la république, Ali Bongo Ondimba, au sortir de la Can 2012 co-organisée par le Gabon et la Guinée Équatoriale , la professionnalisation du championnat national de football gabonais est un échec. Sept ans après, rien de professionnel ne s’illustre dans l’organisation de cette compétition.
En décidant de professionnaliser le championnat national- dans sa politique visant à faire du Gabon un grand pays de sport- l’État gabonais avait injecté beaucoup d’argent pour l’élaboration de ce projet dont les espagnols avaient pour mission d’initier les gabonais dans la gestion professionnelle du football, notamment le championnat national appelé communément national foot.
Dans sa présentation sur papier par les experts espagnols, les amoureux du ballon rond ont cru que ce projet pouvait donner un surplus au football gabonais, qui dans son état amateur réussissait à produire du beau football, et fournissait pas mal de joueurs en sélection nationale. Dans sa gestion professionnelle, chaque club de première division recevait 400 millions de francs CFA, une somme qui a affolé totalement les dirigeants des clubs habitués à gérer 50 millions. Ils se sont amassés l’argent versé pour la réalisation d’un projet porteur d’espoir sous le regard complice de la ligue nationale de football professionnel (Linafp), l’entité en charge de l’organisation du national foot 1 et 2, et de sa bonne gouvernance.
Cette négligence de la ligne national de football professionnel sur la gestion financière et administrative des clubs, a plutôt amené le football gabonais dans la tournure actuelle. Le niveau du championnat gabonais bien qu’amateur, produisait un football attirant, qui n’avait besoin que de quelques complémentarités dans sa gestion technique, administrative ,logistique et juridique, pour être dans le sillon des grands championnats. Malheureusement ce projet a plutôt tué le niveau du football gabonais. Aucun club n’a gardé l’ADN du professionnalisme, la gestion est plus piteuse que dans les années amateurs, la preuve, le championnat gabonais n’a plus de représentants au sein de l’effectif des panthères. Il y a quelques années, la sélection nationale était encore composée à 60% par les joueurs locaux, avec un jeu attirant et impressionnant, contrairement à aujourd’hui où les sélectionneurs qui défilent au sein des panthères préfèrent faire appel aux joueurs évoluant dans les championnats méconnus du monde du haut niveau.
Les clubs ne font qu’accumuler les dettes auprès des joueurs, une triste situation qui fait déjà réagir la FIFA.
On se pose la question de savoir où partait tous ces milliards déboursés par l’État lors des premières années du professionnalisme. De la Linafp aux Clubs, aucune trace du passage du professionnalisme dans l’hémisphère du football gabonais?
Vany Corso Sima Ella
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