Ralentissement de l’économie, cherté de la vie, mouvements sociaux, affaires politico-financieres, les gabonais bouillonnent de colère. Ils réclament un traitement diligent des maux qui les assaillent : chômage des jeunes, faillite des entreprises, insécurité, insuffisance des soins de santé, corruption, politisation de l’administration, ect. Dans son bureau de Libreville, où il a reçu G9INFOS, l’économiste et président du Conseil Gabonais du Patronat, Francis Jean-Jacques EVOUNA, a exposé une stratégie de sortie de crise.
*G9INFOS : Economie bridée, les gabonais font face à une réalité quotidienne de plus en plus accablante. Quelles sont les solutions ?
*Franci Jean-Jacques EVOUNA : Pour répondre à votre question, je me permettrais de commencer par dire que votre interrogation sonne
comme un slogan et cela me fait penser à un
changement de modèles, modèle politique, modèle
économique, modèle social, modèle écologique etc.. Puis
il va falloir esquisser quelques pistes de solutions pour
sortir notre pays du déclin par rapport aux outils et
mécanismes que nous offre la mise en pratique de ces
nouveaux modèles vers lesquels notre pays pencherait.
Comme vous avez énuméré deux plans(politique et
économique) dans lesquels notre pays est plongé, je
voudrais me contenter de vous donner quelques
réponses. Changer de modèles c’est prétendre changer
les institutions, la manière de faire, la manière de
gouverner non seulement en cherchant à faire mieux
que ce qui se fait mais en s’arrimant à la gouvernance
mondiale. Il est pourtant indispensable voire impérieux
de comprendre le temps politique, ses contraintes et
ses vertus et qui théorisent leur patience en
prétendant exercer le monopole de l’expertise politique.
Ceci dit, je voudrais vous amener d’abord à faire deux
constats : Le premier est celui d’un décrochage
progressif mais continue de notre économie depuis
quelques décennies consécutif à un déclin inexorable
de nos exportations, et de ce que nous pouvons
compter comme industrie, une croissance atone malgré
l’œil du FMI qui se contente de quelques petites
évolutions dans certains secteurs d’activité de notre
économie sans réel impact, un chômage en hausse
continue, une envolée des dépenses publiques et
prélèvements obligatoires pour des résultats limités, un
pouvoir d’achat en ralentissement permanent, une
augmentation des inégalités dès l’école. Le second est
que la méthode des petites réformes a échoué : malgré
l’urgence, notre pays le Gabon n’a toujours pas
restructuré ni maitriser fondamentalement sa dépense
publique, ni réformé le marché du travail ou le marché
des biens et services de façon significative, ni
modernisé son école ou ses universités ou son système
de formation professionnelle pour les rendre plus
efficaces et en adéquation avec les besoins des
entreprises mieux au progrès technologique et au
développement harmonieux que nous voulons pour notre
Gabon. Il y a tout de même à noter un peu d’inertie
liée aux contraintes politiques parce que toutes les
tentatives de réformes envisagées butent sur le
manque de dialogue véritable entre les tenants du
pouvoir, les oppositions et les partenaires sociaux. Tout
ceci réside dans les représentations théoriques et
mentales qu’ont les individus, les organisations sociales
et les partis politiques, à la fois sur l’état de notre
société et sur l’effet de différentes politiques
économiques ou changements institutionnels. Il faut
se poser la question de savoir : comment réformer
quand il n’y a consensus ni sur le diagnostic, ni sur les
solutions désirables, ni sur les outils mobilisables ? Car
nos concitoyens et nos élus, de quelque bord qu’ils
soient, ont souvent une représentation décalée des
réalités ou des mécanismes économiques. Ils sont
souvent convaincus que la croissance est l’affaire de
consommation et non d’efficacité productive, et que la
protection aux frontières plus que la conquête des
marchés est la solution pour promouvoir l’emploi. Pour
enrayer le déclin, il y a urgence à reformer l’État en
profondeur et à restructurer notre économie. C’est
là, que réside le dilemme de l’action publique. Les
mentalités ne changent que sur une longue durée alors
qu’il y a urgence à agir. Il faut donc impératif de
réformer tout en bousculant les idées reçues et en
faisant la pédagogie de toutes ces réformes. Pour
sortir notre pays le Gabon du déclin et assurer une
prospérité durable à ses citoyens, il nous faut un
nouveau modèle de croissance. Il nous faut un modèle
économique qui prenne en compte les générations
futures en proposant de rééquilibrer nos finances
publiques à travers une reforme profonde de l’État et
en incitant à l’innovation verte pour préserver
l’environnement. Il nous faut un nouveau modèle de
croissance résolument progressiste parce que
s’attaquant aux inégalités sociales à la racine. Il est
plus qu’urgent que la dette intérieure de l’État qui
atteint aujourd’hui des montants à donner du vertige
soit près de 2164 milliards de FCFA, dans ce montant, il
n’y a pas que les travaux des entreprises, il y a la
dette de la TVA, il y a les instances au Trésor, il y a
celle due aux banques etc. Il faut inévitablement un
dialogue politique inclusif qui rassemble tous les
gabonais qui s’intéressent à la chose politique. Le
Gabon notre pays doit réduire son déficit et sa dette
publique. Pas seulement pour respecter ses
engagements dans la sous région, mais surtout parce
que cela permettra à l’État de jouer pleinement son
rôle de catalyseur dans une économie où la croissance
est tirée par l’innovation, et ce pour au moins deux
raisons. En premier lieu, l’État doit investir dans les
domaines ou secteurs porteurs de croissance, et en
même temps limiter la pression fiscale de manière à ne
pas décourager les talents et l’innovation, est-ce pour
donner une éventuelle réponse à cela qu’un
département entier de la promotion des
Investissements a été créé ? Une diminution des
dépenses publiques donne de l’oxygène au
gouvernement pour poursuivre ces deux objectifs en
parallèle. La seconde raison, en intégrant le plan de
relance économique (PRE) qu’appui le FMI, est qu’une
réduction des déficits et de la dette publique permet
plus facilement à l’État de mener une politique
budgétaire contracyclique. Autrement dit, une politique
où l’État s’endette plus pendant les récessions pour
ensuite réduire son déficit dans les périodes
d’expansion. En réalité, plus la dette publique est
faible, plus l’État peut emprunter et dans des
conditions plus avantageuses en termes de taux
d’intérêts en périodes de récession. En revanche, un
surcroit de flexibilité permet à l’État de soutenir à la
fois la demande des ménages et l’investissement
innovant des entreprises tout au long du cycle
économique. En l’absence d’un tel soutien de l’État, les
entreprises qui font face à des contraintes de crédit,
et plus en premier lieu le segment PME, qui sera obligé
de tailler dans leurs dépenses en recherche et
développement ou en équipements innovants en période
de récession. En sommes, cela se traduit par moins
d’innovation et donc une moindre croissance de la
productivité. La aussi il nous faut organiser un grand
forum sur l’économie gabonaise. Messieurs les
journalistes, il y a beaucoup de choses à dire, il y a
beaucoup de pistes à proposer mais Je pense pouvoir me
limiter par là, car il faut bien sortir du déclin dans
lequel notre pays se trouve plongé. C’est une question
de volonté politique et de choix économique.
*G9INFOS : Vous parlez de la pression fiscale qui serait une raison de découragement pour les talents et même pour l’innovation. Pourriez-vous nous en dire plus ?

Francis Jean Jacques EVOUNA : Votre question est à la
fois très importante voire pertinente dans la mesure
ou pour réduire les déficits publics le Gabon a choisi de
s’attaquer à ce problème en augmentant massivement
les impôts. Notre pays doit cesser d’utiliser l’impôt
comme principal outil de réduction des déficits publics
alors que dans des pays comme l’Allemagne, le Canada
ou la Suède, ses États ont remis à plat leurs missions
publiques et entrepris de diminuer substantiellement
leurs dépenses publiques afin de réduire leurs déficits
et leurs dettes publics. Le choix fait par notre pays
d’augmenter massivement les impôts ou encore basé sur
le choc fiscal, aurait pu se justifier dans des
circonstances exceptionnelles que nous traversons
depuis quelques temps mais pour une très courte durée
afin de permettre un retour accéléré à l’équilibre de
nos finances publiques sans contracter à l’excès le
pouvoir d’achat des ménages modestes. Au lieu de
relayer ce choc fiscal par une baisse programmée des
dépenses publiques, le gouvernement a fait le choix de
nouvelles hausses d’impôts pour penser tenir ses
engagements budgétaires sous régionaux et ce, sous
regard du Fonds Monétaire International. Alors et
surtout qu’une baisse des dépenses publiques a des
effets positifs sur le moral des entrepreneurs et des
consommateurs, contrairement à une approche basée
entièrement sur l’impôt. Une réduction des dépenses
publiques améliore le climat au sein des entreprises
parce que tout simplement elle permet de relâcher la
pression fiscale notamment sur le capital, ce qui
encourage l’investissement et par voie de conséquence,
l’activité économique. Il faut impérativement mettre
en place un nouveau système fiscal dans notre pays qui
soit plus simple et plus incitatif. Les deux piliers
fiscalité et dépenses publiques sont étroitement reliés
car en l’absence d‘un plan crédible de réduction des
dépenses publiques, il ne peut y avoir de baisse crédible
de la charge fiscale à moyen terme, et donc de
changement de comportement de la part des
investisseurs. Je pense qu’il faut mener le débat sur la
fiscalité en fonction des critères d’efficacité
économique, d’équité sociale et d’attractivité
territoriale.
*G9INFOS : Finalement quelle réforme fiscale serait avantageuse pour notre pays ?
*Francis Jean Jacques EVOUNA : La fiscalité doit être
perçue comme la meilleure arme de toutes les réformes.
L’impôt doit permettre de satisfaire des objectifs aussi
contradictoires que l’efficacité économique, l’équité
sociale et un bon rendement pour l’État. Sauf que le
commun des Gabonais n’a pas la même perception de
l’état du système actuel et par conséquent des
reformes qu’il convient de mettre en œuvre. Quelles
idées pour un nouveau système fiscal au Gabon semble
à mon avis la véritable question. Pour ma part, je
pense qu’il faut des comparaisons au niveau
international, car je ne peux que suggérer quelques
principes et lignes de force pour une réforme fiscale
d’ampleur dans notre pays le Gabon. Sur les principes :
les conditions politiques de la réforme fiscale doivent
être réunies, il faut s’accorder sur les objectifs qu’on
lui assigne. Or, en économie deux écoles s’affrontent
traditionnellement : celle de la neutralité fiscale selon
laquelle la fiscalité n’a pas d’effet significatif sur la
croissance, et celle des incitations à la croissance qui
est ici privilégiée et qui doit être étayé par des études
économétriques. Les objectifs à assigner à la réforme
doivent être simples, il faut d’abord contribuer à la
croissance. Car assurer les fonctions collectives de
l’État à un coût, il faut donc en minimiser les effets
sur la compétitivité et en maximiser les effets sur la
stimulation de l’activité et en vue de préparer l’avenir.
Un bon système fiscal doit favoriser la création des
richesses et la croissance et ne pas désinciter à la
localisation des activités sur le sol national. Un tel
choix implique de prendre en compte la concurrence
fiscale qui a cours dans la sous région. Il faut ensuite
veiller à l’équité. Le meilleur impôt est celui qui est
accepté socialement, car il est perçu comme utile et
juste. Un bon système fiscal est basé sur une assiette
large, lisible et de bon rendement. De ce point de vue,
les niches fiscales altèrent profondément l’efficacité
du système pour un bénéfice économique qui devient
alors discutable. Il convient tout de même de vous dire
que l’impôt le plus dommageable pour la croissance est
l’impôt sur les sociétés, qui n’incite pas les entreprises
à augmenter leur activité, ce qui constitue pourtant le
principal levier de la croissance etc. Quand a ce qui est
des lignes de force d’une réforme fiscale, une fois ces
quelques principes que je viens d’évoquer énoncés, il
faut réduire le coin fisco-social par le transfert de
charge. Le Gabon a un système social calqué un peu
sur celui de la France mais il est peu développé, financé
pour une grande part des prélèvements assis sur le
travail. Cela a un triple effet : sur le coût du travail
non qualifié, sur le salaire net, et sur la compétitivité
d’ensemble de l’économie gabonaise à l’export. Selon les
moments et la sensibilité politique, les pouvoirs publics
ont tendance à privilégier la lutte contre le chômage
en baissant les charges sociales sur le travail non
qualifié, le pouvoir d’achat des salariés en exonérant
de charges sociales et fiscales des heures
supplémentaires, la compétitivité-coût des entreprises
doit pouvoir permettre d’alléger la fiscalité des
entreprises. Indépendamment des variations politiques,
le système de prélèvements sociaux est inéquitable et
contribue à la dégradation de notre compétitivité-
coût. Le coût du travail et le salaire net au Gabon
sont affectés par le fait qu’une grande part des
prestations non contributives, en l’occurrence les
prestations maladie hors indemnités journalières et
prestations familiales qui sont financées sur la seule
assiette des revenus du travail, ce qui est inéquitable.
Il n’est en effet pas justifié que des dépenses sociales
universelles au service de politiques publiques familiales
ou de santé soient financées par des prélèvements sur
le travail. Il est nécessaire de transférer le
financement des prestations sociales non contributives
d’une assiette travail vers une assiette consommation
la TVA sociale par exemple, ce qui devrait assurer
l’équité par un prélèvement identique pour tous en
proportion du revenu ou de la consommation, quelque
soit la structure de ces derniers. Cela peut être
efficace sur le plan économique par la réduction induite
du coût du travail. Je ne pourrais par donner à
l’espace du temps d’un entretien comme celui-ci, toute
la reforme fiscale de notre pays il faut toucher
beaucoup d’aspect d’ailleurs, seul les initiés à la
fiscalité peuvent comprendre ce langage technique
voire scientifique. Toutefois, il nous faut parvenir à
une reforme juste et efficace qui passe par la mise en
œuvre des orientations simples et claires, en
particulier : rendre l’impôt sur le revenu plus efficace
en élargissant son assiette et en supprimant les niches
fiscales qui n’ont pas d’impact avéré sur la
compétitivité ou sur la productivité ; il faut mettre en
place une taxation duale avec un impôt progressif sur
le revenus du travail et un impôt forfaitaire sur les
revenus du capital productif ; il faut augmenter la TVA
à un taux proche de 21% ou la CSG et utiliser cette
augmentation qui pourra permettre au cas où nous
choisissons une dévaluation fiscale de la parachever, et
bien évidemment, il faudra réduire les cotisations
sociales employeurs finançant les dépenses sociales non
contributives et enfin diminuer l’impôt sur les sociétés
en visant la convergence fiscale au niveau sous
régional en termes d’assiette que de taux. C’est tout
un programme mais il faut laisser aux décideurs et aux
partenaires qui nous aides dans tout cela : Le FMI ; la
Banque Mondiale etc. De permettre ces reformes en
profondeur avec objectivité et impartialité.
*G9INFOS : Évoquons à présent le communiqué de presse daté du 23 septembre 2019, paru dans le quotidien gouvernemental l’Union, signé du nouveau Ministre de l’Economie, des Finances et des Solidarités Nationales concernant les entreprises qui devaient à nouveau être auditées après le Comité Interministériel d’Audit et de Certification de la Dette Intérieure (C.I.A.C.D.I.E). Le Ministre menace d’annuler ces créances des entrepreneurs qui ne seraient pas passés se faire ré auditer. Qu’en est-il exactement ?
*Francis Jean Jacques EVOUNA : Cette question vaut
son pesant d’or, malgré cela, je ne voulais pas y
répondre car il y a là, une possibilité d’ouvrir la boite
aux pandores qui pourrait être un couteau à double
tranchant pour tout le monde, autorités et acteurs
économiques. Cette situation reste de mon point de
vue, invraisemblable, incompréhensible, voire détestable.
Je pense que vous savez que je ne fais jamais dans la
langue de bois. La multitude d’audits que chaque
ministre de l’Économie ou des finances commandent dès
qu’il prend ses fonctions, par l’intermédiaire de ses
services ou encore ses démembrements qui pourtant
composent chaque fois ces comités d’audits et autres
vérifications de la dette de l’État vis à vis du secteur
privé me semble ne pas correspondre au principe de la
continuité de l’État. Il y a eu pour traiter de cet
épineux problème que constitue la dette intérieure de
l’État vis à vis des entreprises opérant au Gabon deux
Comités depuis 2012 jusqu’en 2018 à savoir : Le Comité
de Traitement de la Dette intérieure (C.T.D.I) présidé
à l’époque l’ancien Secrétaire Général-Adjoint du
ministère du Budget et des Comptes Publics Puis ancien
Directeur Général de la Dette et actuellement
Directeur de Cabinet de Monsieur le Premier Ministre,
Chef du Gouvernement , Mr Hugues MBADINGA MADIYA,
et Le Comité Interministériel d’Audit et de
Certification de la Dette Intérieure de l’État
(C.I.A.C.D.I.E) crée conjointement par les Ministères
de l’Économie et celui du Budget présidé par l’actuel
Directeur Général du Budget et des Finances Publiques,
Mr Fabrice ANDJOUA BONGO ONDIMBA , qui ont d’ailleurs
accompli avec maestria, abnégation, objectivité et
professionnalisme leurs missions d’audits jusqu’à la
mise en place d’un process de paiements aux
entreprises via le Club de Libreville qui reçoivent
aujourd’hui des règlements de la part de l’État, même si
le mécanisme reste à parfaire. Je voudrais avoir la
faiblesse d’esprit de comprendre qu’il y a un manque de
cohésion et de cohérence dans la conduite des affaires
publiques par certains de nos dirigeants qui
systématiquement remettent en cause le travail
effectué par le prédécesseur. Que reproche t-on à
ceux-là ? Qu’ils n’ont pas bien fait leur travail,
pourtant ceux que je viens de vous citer sont rompus
à la finance publique qui n’a rien à voir avec la finance
privée. Cela ressemble à un joyeux amalgame dogmatique
entre les personnes qui n’aiment finalement pas leur
pays. Il n’est un secret pour personne que notre pays
vit un malaise politique au regard des multiples appels
au dialogue inclusif tout azimut, et une crise économie
par le faite que les pouvoirs publics ne parviennent pas
à faire de bon choix car la politique économique est
une affaire de choix. Cependant, il est tout à fait
normal que dans un contrat chacune des parties
respectent sa part de responsabilité, ses engagements
contractuels et suivent la bonne fin de ceux-ci. Il est
tout aussi vrai de reconnaître qu’il existe des
opérateurs économiques véreux et qui bénéficient de la
complicité des certains agents publics soient pour ce
faire payer sans avoir exécutés le marché, soient de se
faire payer en double. Mais c’est depuis la passation de
marché, son exécution et son achèvement qu’un
contrôle stricte doit être effectué. Ce n’est pas à la
fin du processus qui est la phase de payement que l’on
doit faire le médecin après la mort, l’ordonnance de
paiement n’est pas attaquable en droit. J’entends les
uns et les autres parler que ce soit l’administration ou
les entrepreneurs. Les pouvoirs publics semblent opter
pour des annulations de créances et peut-être aussi
par des poursuites mais les entreprises qui verront
leurs créances annulées alors qu’elles sont en règles
vis à vis de la loi, sont tout aussi prêtes à saisir les
juridictions compétentes même à l’extérieur du Gabon
pour que justice soit rendu et qu’elles rentrent dans
leurs droits en plus elles calculeront les intérêts de
retard à l’État au taux bancaire en vigueur puisqu’elles
ne l’on pas fait lorsque l’État leur prélevait la décote.
Je pense que ce pays est le notre. Il est urgent de
trouver des solutions autour d’un dialogue franc,
convivial, sincère et empreint de patriotisme. Mais il
faut que les autorités évitent le dilatoire, il faut que
les autorités arrêtent de tourner en rond voire de
tirer en longueur par des audits à ne pas en finir.
Lors des passations de charges. Les documents qui ont
été utilisés par les uns peuvent servir aux autres, je
ne pense pas qu’un commis de l’État emporterait des
outils de travail appartenant à l’état au point que le
remplaçant soit obligé de recréer la roue quand il prend
ses fonctions. Cela ressemble à de l’abus de pouvoir de
la puissance publique. C’est ce que je puis vous dire à
ce sujet sans détour.
*G9INFOS : Monsieur le Président votre mot de fin sachant que l’on y reviendra?
*Francis Jean Jacques EVOUNA : Je pense qu’il faut
sortir du déclin dans lequel le pays est plongé, il faut
résoudre le problème de la dette et pour ce faire il n’ y
a que quatre solutions : – La croissance est la voie
royale. Si la production nationale augmente, les
recettes de l’État augmentent et ses dépenses
diminuent. La dette peut être remboursée facilement.
– L’Inflation érode la dette et l’allège. Dans notre
pays l’inflation est peu certainement permettre de
nous aider à payer la dette ; mais peut nous faire
tomber dans l’addiction. – La rigueur : on se serre la
ceinture avec le risque d’étouffer la croissance et de
déboucher sur une récession , voire une déflation. – La
restructuration et le défaut : on peut alléger la
dette, la délayer dans le temps, renvoyer le paiement
aux bien nommées calendes grecques mais la meilleur
chose este de l’éteindre doc la payer.Pour terminer, je
voudrais m’interroger sur deux choses relativement à
l’efficacité des instruments qu’emploi les pouvoirs
publics à savoir : le gouvernement a-t-il la pleine
maitrise des instruments budgétaires ? La manipulation
des dépenses et des recettes publiques produit-elle les
effets attendus sur l’économie nationale.
Propos recueillis à Libreville par Pierre Parfait Mbadinga
Laisser une Réponse