En République gabonaise, le gouvernement désigne l’organe collégial et solidaire composé de ministres placés sous l’autorité du Premier ministre. Progressivement, cet organe s’est vu vider de ses prérogatives pour devenir cette “coquille vide » reléguée au second plan alors que dans les textes qui régissent le fonctionnement étatique, il incarne plus que l’autorité politique de la nation.
Le régime parlementaire sur lequel s’appuie le pays, fonde l’autorité politique sur le principe de la responsabilité politique du gouvernement, car il est responsable devant le parlement. Il ne peut alors accomplir ses missions dans la mesure où il ne bénéficie pleinement des pouvoirs que devrait lui conférer le principe de la séparation des pouvoirs.
La République gabonaise est organisée selon les principes de la souveraineté nationale, de la séparation des pouvoirs exécutifs, législatif et judiciaire de l’État de droit (article.5).
Toutefois, la nouvelle politique illégale mise en place a lamentablement déshabillé le gouvernement en foulant aux pieds au passage le principe de la séparation.
L’exécutif semble avoir confisqué la quasi-totalité des leviers du pouvoir. On en veut pour preuve, es multiples sorties effectuées par l’entourage direct du chef de l’exécutif, qui a pris désormais le contrôle l’action du gouvernement en lieu et place du parlement (Assemblée nationale). Plus rien ne se fait sans l’onction de l’exécutif qui s’inscrit dans un double rôle aujourd’hui, celui de donner des orientations et de leur mise en exécution.
Le gouvernement établi par ce même exécutif est relégué sur un banc où il devient un simple spectateur. À sa tête, il a un chef nommé par le Président de la République et son rôle est celui de coordonner les recommandations émises par le Président de la République. C’est donc un gouvernement bien établi en toute légalité qui est tristement privé de ses missions régaliennes. Son rendement au fil du temps est sans surprise devenue anecdotique.
Ce n’est alors pas à un organe sans véritable moyens qu’il faudrait continuer à demander des résultats. Sucé jusqu’à la moelle des os, le gouvernement de la République gabonaise existe certes et le rôle de ses membres s’inscrit désormais officieusement ailleurs, mais sur le plan purement juridique, il est devenu une simple “coquille vide ».
Igor Ngoma
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