Tribune
Le pays, miné par une corruption quasi institutionnelle, est sans cesse épinglé par les médias internationaux pour ses problèmes. Et les nombreux couacs liés à la gestion de l’épidémie de coronavirus ne sont pas pour arranger les choses.
C’est peut-être difficile à accepter, mais le Gabon passe toujours pour un pays où » quelque chose cloche « et cela nuit à notre développement économique et assombrit notre avenir. Le pays fait rarement les gros titres des médias internationaux, ou seulement pour de mauvaises raisons.
Ce pays jouit d’un sous-sol riche qui exporte plus de treize milliards de dollars de pétrole brut par an et affiche un PIB par habitant largement au dessus de la moyenne africaine. Mais paradoxalement, un pays pauvre où l’espérance de vie est estimé à 55 ans pour les femmes et 53 ans pour les hommes. Le taux de mortalité infantile au Gabon reste partiiculiemement élevé. Les gabonais ne bénéficient pas de la richesse de leur pays.
Oui, nous sommes le théâtre d’affrontements politiques pour la conservation du pouvoir, mais ce n’est pas ce que réclame le peuple. Oui, le pays est fréquemment paralysé par des gréves, par des partis politiques ou syndicats corrompus mais nos mouvements de contestation- si intempestifs soient-ils – n’aboutissent jamais à des paralysies totales.
Le Gabon ne contrôle pas assez bien son image. Les médias ont un rôle crucial dans l’image et la conduite d’un pays, or ce puissant vecteur n’est pas maîtrisé. Par exemple, sur le volet communication, le favoritisme clairement affiché par le Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre l’épidémie à Coronavirus au Gabon ( COPIL ) dans le choix des médias sensés l’accompagner, créé frustrations et zizanie. Il y a désormais comme une guerre de tranchées, accentuée par le manque de transparence du COPIL.
Résultat, les médias occidentaux se concentrent sur nos problèmes et ne parlent presque jamais de nos réussites ou de ce qui peut nous rassembler en tant que nation. D’un autre côté, nous pourrions quelques peu redorer notre image politique en affichant plus d’unité et de profondeur. Nos problèmes nationaux ne suscitent pas le moindre consensus alors qu’ailleurs dans le monde, les rivalités politiques passent au second plan lorsqu’il s’agit de défendre des intérêts nationaux. Nous devons nous battre pour notre image et pour notre identité. Combien de temps encore voulons-nous être épinglés pour ce que nous avons de pire?
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