La maison Société MAGANGA MOUSSAVOU VS STIVE ROMÉO MAKANGA: LE JOURNALISTE RESTE SEREIN

MAGANGA MOUSSAVOU VS STIVE ROMÉO MAKANGA: LE JOURNALISTE RESTE SEREIN

MAGANGA MOUSSAVOU VS STIVE ROMÉO MAKANGA: LE JOURNALISTE RESTE SEREIN

Accusé d’outrage par l’ancien Vice-président de la République, Pierre-Claver Maganga Moussavou, pour avoir rédigé le 21 mai dernier un article à charge, le journaliste et directeur de publication du journal en ligne Kongossanews , Stive Roméo Makanga, a été assigné ce jour, sur citation directe, une procédure qui permet à une victime présumée de saisir directement un tribunal. Au sortir du tribunal, le visage serein, Stive Roméo Makanga a fait à g9infos, un compte rendu, qui fait pourtant froid dans le dos..

« Le 26 juin courant, j’ai été convoqué au tribunal de Libreville, pour répondre à la citation directe reçue par voie d’huissier, à la requête de Pierre Claver Maganga Moussavou, l’ex vice-président de la République. Comme stipulé dans le document juridique, je m’y suis rendu à 8heures précises.
Avant l’ouverture du dossier et après s’être assuré de la présence des parties, le président de céans a, après un délibéré, décision à rendre sur le siège, demandé au plaignant, Maganga Moussavou en l’occurrence, de s’acquitter des frais de provision de 20 millions de francs CFA.
Une décision qui n’a pas du tout été du goût de l’ex vice-président de la République, qui m’a une nouvelle fois fait des intimidations. Me pointant du doigt, il ne s’est pas gêné de me dire : « Je vais payer cet argent aujourd’hui, mais je t’assure que tu vas me le rembourser ».
N’eût été l’intervention des matons présents dans la salle, on aurait pu assister à un fait inédit. Le président du Parti Social Démocrate (PSD) est un homme imprévisible, chacun l’a désormais bien compris.
Les matons m’ont donc fait attendre quelques minutes pour laisser le temps à monsieur Maganga Moussavou d’aller en premier et moi ensuite.
Autre chose à savoir, si l’ancien vice-président de la République était prêt, moi je ne l’étais pas du tout. La citation directe je l’ai reçue le 18 juin. Impossible pour moi de me dégoter un avocat pour le 26. D’abord, un avocat ça coûte cher et suivant le type d’affaire, impossible de réunir les honoraires exigés à temps.
Ensuite, il faut reconnaître que même avec un avocat, il faut du temps pour préparer sa défense. C’est précisément pour ces raisons que j’ai demandé un renvoie, mon droit le plus absolu.
Bien que tout ceci m’attriste, je garde mon sang froid, je reste concentré.
Ceux qui pensent qu’il s’agit d’une affaire qui oppose monsieur Maganga Moussavou et Stive Roméo Makanga se trompent gravement. Bien au contraire.
Face aux hommes politiques de la trempe et de la réflexion de monsieur Maganga Moussavou, c’est toute la corporation des hommes de médias qui est menacée de bâillonnement. Ici comme au Cameroun, pour ne parler que de ce pays ami et frère , les conditions d’exercice du métier de journaliste relève parfois, en certaines circonstances, du surréalisme. Avec toutes les tractations inhérentes à ce métier, on a vite basculé dans des abus. Arrestations arbitraires, abus de pouvoir, intimidations, menaces, la liste est loin d’être exhaustive, sont devenus au fils du temps, une coutume qui n’exaspère plus.
Que la presse privée gabonaise sache donc que si monsieur Maganga Moussavou parvenait à ses fins, se serait la fin de notre liberté d’informer réellement. Chacun se dirait « à quoi bon, si pour la diffusion d’une telle information je pourrais être traîné devant les tribunaux et me voir infliger une amende record de 950 millions? » Stive Roméo Makanga serait alors brandi en exemple, histoire de bien faire comprendre à ceux qui s’obstineraient à sortir des rangs, de bien réfléchir à deux fois.
En ce qui me concerne, je refuse d’être un journaliste des comptes rendus. Comme le faisait à juste titre remarquer Patrick Poivre D’Arvor,  » Le but du journalisme n’est ni de déplaire ni de complaire. C’est de remuer la plume dans la plaie. » C’est ce que je fais, n’en déplaise à ceux qui, pour avoir dit les choses, poser les problématiques qui fâchent, me poursuivent en justice », a-t-il indiqué.

Propos recueillis par Pierre Parfait Mbadinga

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