[Politique] Gabon/Affaire Barro Chambrier et Mathias Otounga :Le Haut-Ogooué serait une principauté du PDG ?

La province du Haut-Ogooué (sud-est),fief de la famille Bongo au pouvoir depuis plus de 50 ans au Gabon, se retrouve à nouveau au cœur d’une polémique sur la tournée politique d’Alexandre Barro Chambrier, initiée dans cette partie du pays la semaine dernière.

Le périple du Président du Rassemblement pour la Partie et la Modernité, Hugues Alexandre Barro Chambrier dans la province du Haut-Ogooué fût très mouvementé notamment l’étape d’Okondja.

D’après plusieurs sources, un groupe de jeunes auraient tenté d’empêcher la délégation du Président du RPM de tenir sa causerie politique. Ce fait honteux pour la démocratie gabonaise ne surprend personne, c’est plutôt le contraire qui aurait étonné.

«En plein rassemblement dans le quartier d’Olongo, à quelques mètres de Poungou, un véhicule de marque Rav 4 va s’inviter sur la voie jouxtant le lieu de la rencontre politique, avec à son bord des jeunes survoltés, équipés de mégaphones, baffles distillant des décibels bruyants et dont le véhicule était recouvert d’affiches indiquant Ali Bongo comme l’unique choix du département de la Sebe Brikolo»,a indiqué le service de communication de Barro Chambrier.

Ces événements malheureux et surtout honteux nous font comprendre l’impérieuse nécessité pour le pouvoir gabonais de maintenir le Haut-Ogooué dans un éternel état de vaine servitude.

Amputer l’entière responsabilité des évènements d’Okondja à Mathias Otounga, premier responsable politique PDG de cette localité reste un débat de personne qui nous amène à mesurer l’ampleur de l’emprise dont est victime le Haut-Ogooué y compris Mathias Otounga lui-même.

Toutefois, les réalités socio-économiques de cette partie du Gabon restent aux antipodes des privilèges politiques dont elle bénéficie. Précarité, insécurité, chômage ;le quotidien de ces populations ne diffère en rien de celui du reste du pays.

Haut-Ogooué, une principauté du PDG ?

Aller en immersion du Haut-ogooué, c’est comprendre le pouvoir qu’exerce le parti démocratique gabonais et l’État qui ont fondu dans la famille Bongo depuis près de 50 ans.

À l’approche de la présidentielle, le PDG entend déjà renforcer la muraille autour de la province du Haut-ogooué qui avait joué un rôle très déterminant pour la réélection d’Ali Bongo en 2016.

Les barbelés sont donc de sortie du côté du PDG. Barro Chambrier aura-t-il faire face ? En théorie oui, car il a déclaré :« Ces méthodes sont vouées à l’échec». Aura-t-il un plan pour débusquer les manœuvres qu’il fustige ?

On reste sceptique car l’histoire récente nous enseigne qu’en 2009, André Mba Obame n’avait jamais osé fouler le sol de cette localité et que Jean Ping s’était cassé les dents lors de l’ultime «round» du scrutin en 2016.

Le pouvoir a réussi à faire du Haut-Ogooué la province de toutes les convoitises politiques et en même temps l’arbitre central d’un jeu qu’il semble dominer aujourd’hui.

QUE VIVE LA PRINCIPAUTÉ DE LA HONTE !!!

Igor NGOMA