Chaque élection présidentielle va avec son lot de circonstances et d’acteurs. C’est en croire que l’élection présidentielle de 2023 nous livrera sans doute un tout autre scénario, bien d’autant plus différent que celui de 2009 et 2016. Dans les rangs de l’opposition dite radicale, on s’attèle à ce que l’issue du prochain scrutin présidentiel soit cette-fois ci différent. Parmi ceux-là, Alexandre Barro Chambrier, désormais opposant au régime d’Ali Bongo. Ce dernier se donne la rude mission de réussir où André Mba et Jean Ping ont buté.
À 13 mois de l’élection présidentielle, Alexandre Barro Chambrier semble déjà avoir pris les devants en allant tôt à la rencontre des populations de l’arrière-pays. Une stratégie loin d’être nouvelle, car Jean Ping avait également initié ce type de projet deux ans avant le scrutin de 2016. Cela lui avait permis d’élargir et de nettoyer par anticipation son champ politico-électoral. Le Président du Rassemblement pour la Patrie et la Modernité se verrait faire mieux que ses prédécesseurs face à Ali Bongo dans un an.
Toutefois, nombreux sont ces observateurs, qui s’interrogent sur les atouts réels de cet ancien fonctionnaire du FMI.
“ABC dispose, certes, de nombreux atouts, mais il ne jouit pas d’un carnet d’adresses d’un homme comme Jean Ping. Cela pourrait jouer contre lui. Et rappelons que les rapports avec les autres poids lourds de l’opposition sont peu académiques. Il s’appuie cependant sur son parti politique qui est plus ou moins bien implanté dans le pays », déclarait un observateur.
Et d’ajouter :“L’élection présidentielle, c’est une autre réalité, mais le RPM restera une arme importante pour Chambrier dans sa quête de pouvoir ».
L’homme d’Ozangué ira-t-il au bout de sa conviction politique ?
C’est sans doute l’interrogation que beaucoup de Gabonais se posent ! Mais le scepticisme sans cesse grandissant et justifié enveloppe le débat autour de l’engagement de Barro Chambrier. Même si en politique, on semble être doté de courtes mémoires, mais personne n’a oublié les envolés politiques spectaculaires offertes par André Mba Obame en 2009 et de Jean Ping en 2016.
Plus loin même avec Père Paul Mba Abessolo en 1993
Ces derniers avaient réussi à susciter des espoirs plus que concrets auprès de gabonais souhaitant le changement. Avec des discours cohérents et rêveurs, des milliers de compatriotes avaient vu en ces leaders des porteurs d’espoirs, qui n’ont pas tardé à voler en éclats. Cette situation répétitive a laissé du dégoût auprès des Gabonais qui ne paraissent plus trop croire.
Toutefois, ABC pourrait toujours compter sur le vent mystique et mythique qui souffle toujours en période électorale pour démontrer à nouveau que son offre politique est concret et surtout sincère.
C’est donc en homme avisé que le patron du RPM s’apprête à chausser les crampons et descendre dans l’arène présidentielle. Ce dernier pourrait s’inspirer des erreurs des autres opposants pour mieux aborder le scrutin. Il n’ignore rien du système et c’est désormais à lui tout faire pour éviter une nouvelle de frustrer ces nombreux qui s’engageront à le suivre dans son combat politique.
Arthur ASSEKO
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