Du marché de Lambaréné au vaudou : Le clash Gabon-Bénin qui secoue TikTok

Depuis plusieurs jours, un affrontement virtuel d’une rare intensité oppose Gabonais et Béninois sur TikTok et Facebook. Tout est parti de l’inauguration du nouveau marché de Lambaréné, dans le Moyen-Ogooué. Dans une vidéo devenue virale, l’influenceuse gabonaise Tata Bertille dénonçait la mainmise quasi totale des commerçants béninois sur les places, alors même que de nombreuses femmes gabonaises n’ont pas pu y accéder.

La vidéo a immédiatement déclenché une vague de réactions. Côté béninois, les directs et vidéos se sont multipliés, avec un ton souvent agressif et méprisant. Certains internautes sont même allés jusqu’à menacer le Gabon d’user de « vaudou » si les marchés n’étaient pas « partagés » avec les étrangers. Une sortie qui a profondément choqué l’opinion publique gabonaise, perçue comme un signe d’ingratitude envers un pays qui a toujours accueilli des milliers de ressortissants béninois en quête de meilleures opportunités.

Face à ces propos jugés insultants, les Gabonais se sont massivement exprimés sur les réseaux sociaux. Sur Facebook, Ruth Perle Divine dénonce :
« Le président doit prendre ce genre de vidéo au sérieux, c’est une incitation à la haine et à la sorcellerie. Nous sommes maintenant obligés de discuter notre pays avec les Béninois ? Mon Dieu ! »

De son côté, Junior Mouele appelle à un réveil économique :
« Et si, pendant un mois, nous consommions 100 % gabonais ? Achetons nos légumes, nos vêtements, nos repas chez nos compatriotes. Notre pouvoir d’achat est une arme. Utilisons-la intelligemment. »

Laure Swiboda, elle, appelle à une prise de responsabilité collective :
« Les Gabonais doivent occuper les secteurs que les étrangers accaparent. Il faut entreprendre, travailler la terre, et investir localement. »

Mais la réponse la plus marquante est venue de l’influenceur Badecon en Chef. Réagissant à la dernière vidéo d’un Béninois menaçant, il a dénoncé avec force l’arrogance et le manque de respect envers le Gabon. Tout en rappelant que le pays a toujours fait preuve d’hospitalité, il a exhorté les Gabonais à rester vigilants et à se préparer « spirituellement et moralement » face à des provocations qu’il juge dangereuses. Pour lui, il ne s’agit plus simplement d’un clash virtuel, mais d’une question de souveraineté et de dignité nationale.

Au-delà de ce tumulte numérique, cette affaire révèle un malaise profond : celui d’une hospitalité qui, parfois, se heurte à l’ingratitude. Pour beaucoup, il est temps que le Gabon affirme davantage la protection de son économie locale, tout en exigeant du respect de la part de ceux qui bénéficient de son accueil.

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