La maison Economie GABON : À QUI PROFITE RÉELLEMENT LE VOLE DE 353 CONTAINERS D’ESSENCES DU KÉVAZINGO

GABON : À QUI PROFITE RÉELLEMENT LE VOLE DE 353 CONTAINERS D’ESSENCES DU KÉVAZINGO

GABON : À QUI PROFITE RÉELLEMENT LE VOLE DE 353 CONTAINERS D’ESSENCES DU KÉVAZINGO

Où sont passés, les 353 containers d’essences du Kévazingo, saisis au port d’Owendo il y a quelques mois, en partance pour l’Asie, par les agents de l’administration de Douane et Droits indirects, placés sous mains de la justice et stockés sur le site de 3C Transit ? Leur mystérieuse disparition a été révélée par le procureur de la République, Olivier N’Zahou, à la faveur d’un point de presse. A qui profite réellement le vole d’une telle quantité d’essences du Kévazingo, bois interdit d’exploitation dans notre pays ?

Au Gabon, la survie du Kévazingo, l’arbre qu’on surnomme le roi de la Forêt , ou Oveng, en fang, est menacé par l’exploitation illégale intensive. Les asiatiques, notamment les chinois, dont les sociétés sont implantées dans le nord du pays, en sont friands. Transformé, ce bois lourd et résistant – dont un tronc peut mesurer jusqu’à deux mètres de diamètre – est utilisé pour fabriquer des meubles massifs, des parquets et moulures, ainsi que des instruments de musique et de la marqueterie de luxe. Le Kévazingo rapporte gros. Le prix du mètre cube de situe désormais entre 1million et 2 millions de francs CFA ( entre 1.500 et 3000 euros), une fois en Chine. Difficile de connaître l’ampleur exacte du trafic, mais certaines ONG le chiffrent à  » plusieurs milliards de francs CFA par an », soit des millions d’euros. Certes, la corruption a toujours existé dans l’exploitation forestière, mais elle a atteint des hauteurs stratosphériques depuis l’arrivée des chinois.

La spectaculaire disparition de 353 containers d’essences du Kévazingo, des mains de la justice, intervient au moment où un texte visant l’interdiction définitive de l’exploitation du Kévazingo au Gabon est en préparation au gouvernement. Selon le procureur de Libreville, Olivier N’Zahou, ces containers ont été mouvementés sur ordre de certains agents du ministère des eaux et forêts.  » Quelque soit les rangs, grades des personnes impliquées dans ce qui convient de nommer réseaux Kévazingo, elles seront poursuivies et force restera toujours à la loi », a-t-il déclaré.

Les enquêtes sur la corruption dans le secteur forestier, ont toujours montré qu’il existe des collusions entre opérateurs illégaux et l’administration. Les trafiquants bénéficient généralement de la constante protection politique de ce trafic. Un trafic juteux dont les retombées financières profitent surtout aux opérateurs chinois. En novembre 2015, plusieurs hauts fonctionnaires gabonais, dont un ancien ministre des eaux et forêts, ont été interpellés dans une affaire de trafic de bois précieux. Selon nos sources, sur les 353 containers dérobés, quelques-uns ont été retrouvés, 18 seraient déjà arrivés en Chine. A Libreville, une dizaine de personnes ont déjà été interpellées.

Pierre Parfait Mbadinga

 

Laisser une Réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.