Politiquement, Jean Ping était sur la pente descendante. Rusé, il a relativisé, gardé le cap et continué de croire qu’il finira par l’emporter. Le 10 avril, l’ancien candidat à l’élection présidentielle d’août 2016 a finalement trouvé sa grande cause dans l’appel à l’annonce de vacance du pouvoir, dans l’esprit de la Constitution. Un appel qui justifie la mobilisation massive à laquelle il s’évertue depuis novembre 2018, et dont l’objectif est clair : aboutir à l’alternance au sommet de l’État grâce au respect du verdict des urnes exprimé le 27 août 2016.
« Les gabonais doivent absolument se retrouver en vue de parvenir à une décision républicaine commune partagée par le peuple gabonais… nous devons nous parler comme nous savons le faire », a déclaré Jean Ping. L’ancien candidat unique de l’opposition a mis l’accent sur la vacance du pouvoir qui résulte, selon lui, de l’état de santé du président gabonais, lequel se remet difficilement de son AVC d’octobre 2018.
Un retour sur scène remarqué. Fortifié par la recomposition de la Coalition pour la Nouvelle République (CNR), confiant dans sa popularité auprès de la population dont la redistribution des richesses pose question, Jean Ping veut y faire une démonstration de force et créer une dynamique dont on ignore encore la durée.
Afficher l’unité de la CNR pour mobiliser la population. Cette stratégie n’est toutefois pas sans risque. Le principal serait qu’une fois la vacance prononcée, les leaders de l’opposition risquent de retourner à leurs querelles de leadership et de se diviser à l’approche des élections présidentielles de 2023. Comment faire pour conjurer ce scénario ? Une chose demeure certaine: Du côté du pouvoir, on fera évidemment tout pour diviser ce front.
Pierre Parfait Mbadinga
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