Alors que le Gabon s’engage sur la voie du renouveau institutionnel, la gestion du sport national révèle encore des disparités criantes. L’ingénieur et consultant en management du sport, Jean-Christian Mackaya, appelle à une refondation équitable des politiques publiques sportives.
Au moment où la nation aspire à un Gabon nouveau, le monde sportif semble lui, figé dans d’anciennes logiques d’inégalités. Dans une réflexion partagée récemment, Jean-Christian Mackaya a mis en lumière le contraste entre la reconnaissance financière accordée aux footballeurs et le manque de valorisation des autres disciplines pourtant performantes.

Selon lui, il est paradoxal de voir « les Panthères du football percevoir 15 millions de francs CFA chacun sans trophées ni médailles, pendant que les athlètes du Tae Kwon Do, auréolés de 12 médailles au Tchad, ne reçoivent aucune récompense nationale ». Une situation qui, au-delà du symbole, traduit une hiérarchisation politique et économique du mérite sportif.
Pour Mackaya, cette disparité résulte d’un déséquilibre structurel profondément ancré dans les politiques publiques gabonaises : « Si le football demeure privilégié, c’est parce qu’il capte l’attention médiatique et les ressources publiques, au détriment d’autres sports tout aussi dignes », analyse-t-il.
Cette gestion déséquilibrée interroge la gouvernance du sport au Gabon. Derrière le prestige du football se cache une fragilité institutionnelle : fédérations sous-financées, absence de stratégie de diversification, manque de visibilité des athlètes issus des disciplines individuelles.
Au-delà des médailles, le constat de Jean-Christian Mackaya invite à repenser la politique sportive nationale comme un levier d’inclusion, de jeunesse et d’équité. Car dans le “Gabon nouveau”, le mérite devrait se mesurer à l’effort et à la performance, non à la popularité d’un ballon rond.
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