Lundi 4 août 2025, plateau du Journal Afrique sur TV5 Monde. Vêtu d’un costume sombre, le visage marqué par les épreuves, Brice Laccruche Alihanga est apparu pour la première fois en direct depuis sa libération en octobre 2023. L’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba, longtemps silencieux, est revenu avec gravité sur ses années de détention et sa rupture définitive avec l’ancien régime.
« J’ai été broyé par le système Bongo. Ce système est une mafia, un cartel. Une fois à l’intérieur, vous ne pouvez en sortir que par la mort ou la prison », a-t-il lancé, d’un ton ferme.
Pendant plus de 20 minutes, Laccruche a déroulé un témoignage saisissant : quatre années d’isolement total, un cancer du côlon contracté en détention, 40 kg perdus, et l’emprisonnement de plusieurs membres de sa famille. Il accuse sans détour l’entourage de l’ex-président, en particulier son fils, Noureddin Bongo Valentin , d’avoir orchestré sa descente aux enfers après son refus de « soutenir une succession dynastique ».
Aujourd’hui conseiller stratégique du nouveau parti Union Démocratique des Bâtisseurs, Brice Laccruche dit vouloir accompagner un renouveau politique, sans viser de poste exécutif. Il se présente comme un homme transformé, marqué mais lucide, prêt à témoigner pour « éviter que l’histoire ne se répète ».
Plusieurs extraits de l’entretien ont rapidement enflammé les réseaux sociaux. Certains saluent le courage d’un homme brisé mais debout. D’autres dénoncent une stratégie de communication bien rodée à l’approche des élections.
Alors que le Gabon se prépare aux élections locales et législatives, cette sortie publique, à la fois personnelle et politique, pourrait bien rebattre les cartes du débat national.
Un retour médiatique qui, au-delà des émotions, pose une question essentielle : le Gabon est-il prêt à tourner définitivement la page Bongo ?
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