Déclaration de la COSYGA lue par son Sécretaire général Philippe Djoula, le 25 novembre 2020
» La COSYGA appele le gouvernement à agir pour un monde exempte de violence et de harcèlement à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes.
Le 25 novembre 2020, les Syndicats du monde entier, et plus particulièrement la COSYGA et ses affiliés exhorte le gouvernement à ratifier et à mettre en œuvre la convention 190 , et la recommandation 206 de l’Organisation international du Travail ( OIT ) pour en finir avec le fléau de la violence sexiste et du harcèlement, bien qu’une disposition législative sur le harcèlement en milieu professionnel existe déjà, ce dont nous félicitons le gouvernement.
La crise de Covid-19 a exacerbé les risques de violence et de harcèlement aussi bien au travail, qu’au domicile, et démontre l’importance des mesures rigoureuses de la prévention destinée à garantir le milieu et l’environnement du travail sûr, sain et respectueux.
Il nous revient des rapports alarmants concernant les personnels, domestiques et de nettoyage c’est-à-dire les techniciennes de surface des sociétés sous-traitantes. Il faut retenir que sur ce point, beaucoup de nos sociétés sous-traitent avec les petites sociétés qui ne sont pas à jour vis à vis de la Caisse National de Sécurité Sociale ( CNSS ), vis à vis de la Caisse National de Garantie Sociale et de Garantie Sociale ( CNAMGS ) celant rend la vie difficile à toutes ces femmes qui y travaillent.
Mais également du commerce du détail, de l’économie informelle qui sont victimes de violences et de harcèlement de la part de leur employeur, client, et de la Police municipale. Depuis le début de la crise sanitaire, un phénomène qualifié par tous de » pandémie fantôme » , je veux parler de la Covid-19, de nombreux travailleurs sont appelés à rester chez eux suite à un arrêté 0052/MEFPTFPTS fixant certaines dispositions en matière de congés techniques plutôt que de chômage technique, querellés par la COSYGA, en raison de l’erreur sémantique
» La loi reconnaît le congé technique et non le chômage technique » du 10 avril 2020, prise sans consultation aucune des confédérations syndicales les plus représentatives du pays comme le veut la norme en la matière. La COSYGA est la centrale syndicale la plus représentative du pays. Une disposition du gouvernement existe ainsi qu’un arrêté signé en 2007. À ce jour, aucune disposition contraire n’est venue abroger cet arrêté.
Par conséquent, l’administration étant une continuitée, le ministre Madeleine BERRE se doit de l’exécuter. Dans la suite de cet arrêté sans consultation, le gouvernement s’attache avec constance à tordre le cou aux dispositions pertinentes des conventions internationales du travail ratifiées par notre pays le Gabon. Il va s’en dire que nous sommes un pays d’État de droit. Que le gouvernement commence à appliquer ses propres textes.
La convention 190 et la recommandation 206 de l’OIT sur les violences et le harcèlement faites aux femmes offrent un cadre précis au gouvernement, aux employeurs, aux travailleurs et leurs représentants pour prévenir, combattre, et remédier effectivement à la violence et au harcèlement dans le monde de travail.
Ces instruments donnent également, une fois ratifiées, au Gabon d’importantes orientations pour atténuer l’impact de la violence en général dans le monde du travail. La pandémie a forcément contraint le gouvernement à centrer des actions sur la santé publique et sur les conséquences économiques et sociales, mais elles lui donnent aussi une raison de promouvoir la ratification avec diligence, y compris de la convention MLC 2006, au regard de la modernisation de nos Ports.
Cette convention qui englobe pratiquement 36 conventions fera l’affaire du Gabon. Aussi, la ratification et la mise en œuvre effective de ces instruments devrait faire partie intégrante d’une reprise durable et de la résilience face à la crise actuelle. Ce 25 novembre, nous demandons au gouvernement de la République de tenir ses engagements qu’il a pris en juin 2019, lors de la Conférence internationale du Travail du centenaire de l’OIT en faveur d’un monde du Travail exempte de la Violence et du harcèlement « .
Philippe Djoula, Sécretaire général de la COSYGA
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