Bolloré, ANGTI, SGS… la liste des entreprises qui annoncent des plans sociaux s’allonge chaque jour. Pour Philippe Djoula, Secrétaire général de la Confédération syndicale gabonaise ( COSYGA ), il est temps de tirer la sonnette d’alarme, car si certaines souffrent réellement de la crise sanitaire, pour d’autres il s’agit de prétexte pour tailler dans les effectifs et mettre en péril les acquis sociaux.
Alors que l’on assiste à une rentrée en forme de déflagration sociale ( flambée des prix de transport, chômage, grève pour réclamer des arriérés de salaires…), la Société gabonaise des services ( SGS ) vient de supprimer 600 postes. Les ex agents ont manifesté lundi dernier dans la cour de l’entreprise pour dénoncer un mauvais calcul de leurs droits.
» Licenciés économiques, on nous paie en monnaie de singe. Nous ne sommes pas d’accord avec ce traitement. Quelqu’un qui a fait 14 ou 20 ans de boîte, on lui remet 2 millions 622 000 francs CFA « , s’indigne un agent dont le poste a été supprimé. Une réalité qui fait bondir le Secrétaire général de la COSYGA.
» Les emplois sont très menacés, y compris les salaires. Tous les employeurs se sont engouffrés derrière cet arrêté 0052, relatif au chômage technique qui pose déjà un problème de sémantique. La loi 3/91 parle de congé technique, mais l’arrêté nous parle de chômage technique. Nous avons attiré l’attention du ministère pour rectifier cette dichotomie sémantique…mais hélas… », nous fait savoir Philippe Djoula.
Alors que les temps s’annoncent catastrophiques sur le front du chômage, le Secrétaire général de la COSYGA dénonce des dysfonctionnements. » Nous voulons interpeller les plus hautes autorités, en tête desquelles le Chef de l’État et le Chef du gouvernement. La pratique et l’observance, révèlent qu’à chaque fois que l’emploi – travail est associé à d’autres pans, ça pose de réels problèmes. Nous souhaitons que les plus hautes autorités dissocient complètement le pan emploi–travail du ministère de la fonction publique au regard de la particularité du travail et de l’emploi « , a déclaré Philippe Djoula.
En attendant, à tout cynique malheur est bon. Des patrons sans scrupules continuent à invoquer la crise sanitaire pour se livrer à toutes sortes d’abus. Dans le cas de la sous-traitance, notamment à Segas-Rail, on assiste à une pluie de licenciement. » Aucun travailleur à Segas-Rail n’a de contrat à durée indéterminée. Cependant les patrons ont des contrats juteux avec la SETRAG. Dans les prochains jours, la COSYGA va interpeller la SETRAG. Il est inconcevable que cette grande société travaille avec des sous-traitants qui ne sont pas en règle ni avec la CNSS, ni avec la CNAMGS. Pire, les employés de ces sous-traitances ne peuvent prétendre à la retraite « , indique le Secrétaire général de la COSYGA.
Laisser une Réponse