Le Président de la République, Ali Bongo Ondimba a tenu un discours le 29 mai dernier ou il a annoncé une série de mesures dont certaines étaient très attendues par les populations. Parmi ces celles-ci, une permettant à toute personne vaccinée de circuler librement, de pratiquer les activités sportives et de participer aux réunions de culte. Autour de cette mesure phare, on peut voir une volonté inavouée de vouloir exiger le vaccin à la population entière alors que le Chef de l’exécutif lui même avait signifié que le vaccin ne sera pas obligatoire au moment ou le pays avait reçu sa première livraison de doses de vaccin au mois de mars.
Longtemps engluées dans une crise sanitaire sans précédent depuis plus d’une année, les populations attendaient impatiemment l’intervention du Président de la République. Même si l’heure du couvre-feu semble avoir été repoussée à 21 heure, c’est la mesure donnant une liberté à toute personne déjà vaccinée qui semble gêner.
En lisant ce discours entre les lignes,on comprend que la liberté dans les différents mouvements des populations passera impérativement par une vaccination lorsqu’on mesure la soif de liberté qui animent tout le monde aujourd’hui.
Cette décision prise par Ali Bongo Ondimba est en total contradiction avec les déclarations faites lors de la première réception du vaccin chinois au mois de mars dernier. Tandis que le taux de contamination reste significativement en baisse depuis plusieurs semaines,le Chef de l’exécutif semble avoir trouvé peut être un stratagème pour éradiquer très rapidement le virus au niveau du territoire national.
Toutefois, c’est un pavé que le Chef de l’exécutif vient de jeter entre les pieds des populations les plus réfractaires au vaccin. Entre se priver d’une liberté d’agir perdue depuis belle lurette et se faire administrer un produit dont les effets font débat.
Voilà l’épineux sujet qui alimente aujourd’hui les conversations. Les plus hautes autorités du pays ont peut être pris la mesure du danger et ils comptent passer à la vitesse supérieure pour sortir le pays de l’agonie économique.
Si rien n’a été clairement dit, l’autopsie réalisée sur cette partie du discours du Chef de l’État fait ressortir quasiment le même résultat. «Par ailleurs, les personnes vaccinées seront exemptées de certaines restrictions en vigueur. Elles peuvent notamment circuler librement pendant le couvre-feu, à l’intérieur du pays et dans certains lieux publics, ou encore participer sans contraintes aux réunions de culte et aux activités sportives…»,a déclaré le locataire du Palais du bord de mer.
Par rapport à ce qui avait été annoncé dès le départ, les populations réfractaires au vaccin sont désormais victimes d’un parjure de la par du numéro 1 gabonais.
Près de deux mois après le lancement de la campagne de vaccination, c’est environ 14.000 personnes qui ont été vaccinées, un chiffre très insuffisant par rapport à l’ampleur que l’épidémie avait prise au cours des derniers mois.
Entre le vaccin et rester dans la privation, voilà le choix qui s’impose donc aux populations et Ali Bongo semble tout près de gagner son pari même ayant failli à son sacerdoce.
Igor Ngoma
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