Le journaliste d’investigation a encore mis en branle sa machine à fantasmes. Ses accusations grotesques contre le Garde des Sceaux gabonais, dans une vidéo postée sur You Tube le 14 juillet dernier, ne résistent pas à la véracité des faits.
A l’inverse du journaliste gabonais exilé en France, MANAGERS Afrique a eu accès aux divers documents relatifs à l’affaire. Il s’en dégage que Jonas Moulenda est, sur ce coup,
« complètement à côté de la plaque ». L’honorabilité du Garde des Sceaux gabonais n’est nullement entaché par un acte de détournements de derniers publics.
Petit rappel explicatif de l’affaire : La société Satram débitrice de l’Etat gabonais de la somme de 2 milliards huit cent millions FCFA a obtenu de s’acquitter de 2 milliards FCFA, afin d’éteindre toutes formes de poursuites ultérieures. La somme versée auprès de l’huissier de justice Bertrand Abessolo Mezui a été par la suite logée dans le compte séquestre « Fêtes tournantes » N° 00734 12200000 723 42 ouvert à la Caisse des Dépôts et Consignations au bénéfice du ministère de la Justice. Comme en atteste le procès verbal de remise des sommes dressé par l’huissier de justice le 23 janvier 2019.
Et, alors qu’il n’était point obligé, le Garde des Sceaux a instruit l’administrateur directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations de reverser la somme à parité à Satram et à EGCA. Afin que ces sociétés, en redressement judiciaire, puissent apurer les arriérés de salaires de leurs employés, et répondre à leur situation de précarité. La société EGCA est rapidement entrée en possession de cette somme de un milliard FCFA. Les choses ont été beaucoup plus lentes pour Satram. Ainsi, dans une correspondance, en date du 03 juin 2019, Herman Régis Nzoundou Bignoumba, l’administrateur directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations, faisait le point de la situation au Garde des Sceaux, par rapport à la société Satram : « … En accord avec le syndic de la société Satram, un échéancier a été arrêté avec date du dernier paiement le 05 juillet 2019. A ce jour, la CDC a déjà procédé par le débit du compte « Séquestre fêtes tournantes et le crédit du compte N°40024 00001 02207039201 42 intitulé Redressement judiciaire Satram ouvert à Ecobank aux paiements suivants :
250 millions FCFA le 09 avril 2019 ;
250 millions FCFA le 05 mai 2019 ;
250 millions FCFA le 27 mai 2019… »
Le Garde des Sceaux gabonais n’apparaît donc nulle part comme destinataire de fonds, dans tout le processus de séquestre et de paiement des salaires aux employés de Satram et d’EGCA lésés. Conformément à ses attributions, il a tout au plus donné des instructions de célérité du traitement du dossier au directeur de la Caisse des Dépôts et Consignations. Mais, Jonas Moulenda a tenté de faire croire le contraire au public, dans sa vidéo postée sur You Tube.
Dans ce contexte de désinformation (in)volontaire par Jonas Moulenda, il est intéressant de relever que le syndic judiciaire près la Cour d’Appel de Libreville, Athanase Ndoye (qui sera récusé par le Tribunal de Première Instance de Port-Gentil), a confirmé, dans une correspondance en date du 29 mai 2019, le rôle d’autorité ordonnatrice du Garde des Sceaux dans cette affaire : « … J’ai pris acte de ce que la Caisse des Dépôts et Consignations a fait droit à vos instructions en procédant à la restitution partielle de un milliard FCFA au moyen de deux virements, respectivement de 250 millions et 750 millions FCFA ; ce dont je vous remercie infiniment…. A cet jour, nous attendons le versement d’un reliquat d’un montant de un milliard huit cent millions FCFA en vue de liquider définitivement les droits des salariés. Vous remerciant par avance des instructions nouvelles que vous voudrez transmettre à monsieur le directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations en vue du paiement de cette dernière tranche…. ». Tout en s’étonnant de la réclamation d’une prétendue dernière tranche, alors même que son ministère a fait décaisser la somme de 2 milliards au bénéfice de Satram et d’EGCA, le Garde des Sceaux a fait savoir qu’il a instruit le procureur près le Tribunal de première instance de Port-Gentil aux fins de suivre le paiement effectif des salaires aux employés des deux sociétés défaillantes.
Les déclarations sur You Tube de Jonas Moulenda, qui ne sont étayées par aucune preuve, relèvent donc de la fiction. Et laissent songeur quant à la crédibilité de ce journaliste toujours prompt à désigner les femmes et hommes politiques gabonais à la vindicte populaire.
La notion de journalisme d’investigation ne saurait être dissociée de celle de la probité intellectuelle.
SERGE-ALAIN NDZAMBA
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