En politique, le courage est un allié qui permet de se faire respecter par ses compagnons ou par ses adversaires politiques. Au Gabon, Jean Eyeghe Ndong est toujours resté un homme intègre et sa côte de popularité n’a presque jamais connu de méforme. L’homme de Nkembo s’est toujours caractérisé par son franc parler et son courage. Lorsqu’il s’est toujours agit de défendre l’intérêt général, l’ancien vice président de l’Union nationale a toujours su faire taire son égo jamais manifesté pour laisser place au consensus.
Ancien discipline du défunt Omar Bongo,Eyeghe Ndong est resté l’une des rares personnalités à avoir dénoncé les maux d’un système politique que lui-même servait. Son passage à la tête de la primature de 2006 à 2009 était l’occasion pour lui de soigner certaines plaies qui gênaient l’appareil étatique gabonais. Malheureusement, ses ambitions vont brusquement se stopper après le décès d’Omar Bongo Ondimba en juin 2009. Une disparition qui sera suivie par sa démission comme premier ministre, chef du gouvernement contre toute attente.
Aspirant à la rupture et au changement,«Nza fe» décide de retirer sa candidature pour soutenir son ancien collègue, André Mba Obame lors des élections présidentielles anticipées d’août 2009.
Une décision salutaire et surtout courageuse car l’homme de Nkembo avait pris conscience que cette élection à l’époque était l’opportunité pour le Gabon de rêver et que lui-même n’avait pas des prédispositions pour espérer une quelconque victoire.
Sa présence aux côtés d’AMO, était un sacrifice qu’il avait accepté de faire pour l’amour de la patrie. Le pouvoir en lui-même n’a jamais été une obsession pour lui, mais l’homme s’est toujours volontairement porté garant d’apporter son aide multiforme à toute personne susceptible de partager les mêmes valeurs politiques que lui. Eyeghe Ndong a été de toutes les épopées avec André Mba Obame.
Sa loyauté et sa fidélité sont restées sans conditions et il aurait été le plus fidèle allié d’AMO jusqu’à son décès le 15 avril 2015 à Yaoundé au Cameroun.
Sans s’attarder sur l’échec précédent, l’ancien premier ministre décide de réitérer son sacrifice en 2016 aux côtés de Jean Ping. Ayant beaucoup appris avec AMO,«Nza fe» croit au projet et aux conventions de Ping. Ce digne fils de Nkembo s’était mué en médiateur entre AMO et PING, lorsque le natif de Omboué avait rejoint l’opposition en 2014 et que André Mba Obame se trouvait hors du pays pour des raisons de santé. Jean Eyeghe Ndong a été un élément précieux dans l’épineuse conquête au pouvoir lancée par l’ancien président de la commission de l’Union africaine.
Avec ses discours percutants, il galvanise et ressuscite les espoirs auprès des personnes désespérées après l’épopée de 2009. Jean Eyeghe Ndong demeure un exemple de loyauté, de fidélité, et surtout de dignité.
Après des échecs répétés avec André Mba Obame et Jean Ping, l’homme pouvait décider de regagner le PDG qu’il avait dignement quitté, mais le natif de Nkembo est resté campé sur ses principes qui ont endurci sa personnalité immaculée.
Pragmatique et radical sur ses positions, Jean Eyeghe Ndong regrette t-il aujourd’hui ses nombreux Sacrifices ? Pas sûr, la dignité reste pour lui un acquis et il refuse d’être le parfait coupable de l’histoire politique sadique d’un Gabon aujourd’hui prisonnier.
Anne Ngouandjima
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