Très médiatisée ces derniers temps, Nicole Asselé a pris la succession ‘naturelle » au sommet du Centre des Libéraux Réformateurs (CLR) qui jusque-là reposait sur la figure de son père, Jean Boniface Asselé. Si l’ancienne toute puissante patronne de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), a bénéficié de tout le poids du soutien paternel, elle hérite d’un parti qui a cessé d’attirer et souvent miné par les départs spectaculaires. Pour preuve, l’expérience des dernières élections locales et législatives est un échec. Le CLR est un parti qui ne dispose plus désormais que d’un seul élu. Autant dire que Nicole Asselé a du pain sur la planche.
PERTE DE VITESSE
Nicole Asselé succède à son pater familias à la tête du CLR, au terme du 1er congrès extraordinaire du parti. Certains se sont vigoureusement frictionné les tympans pour être sûrs d’avoir bien entendu. Pour d’autres, c’était sans surprise. Femme de caractère, la cousine d’Ali Bongo a les épaules suffisamment solides pour supporter cette charge. Mais le CLR d’aujourd’hui n’est pas celui d’antan.
En quelques années, la formation politique qui se réclame de la Majorité Républicaine et Sociale pour l’Emergence a exclu ou laissé partir ses plus vaillants guerriers. Ceux qui lui ont permis de gagner du terrain et de se hisser au rang de 2ème force politique sur l’échiquier national: Serge-William Akassaga, Alexandre Désiré Tapoyo, Eliane Midoungani, Gaston Midoungani, Nicaise Sickout Iguendza et surtout Eloi Nzondo qui claque la porte, en octobre 2017, en entraînant avec lui un millier de militants du CLR. Ceux qui sont restés pointent les « luttes intestines », les « stratégies électorales mal avisées » et les « trop nombreux changements de cap » comme causes de la dégringolade du CLR.
SANS PROJET, PAS DE LEADERSHIP
Le CLR a été, peut-être trop, longtemps une structure construite autour d’un seul homme : Jean Boniface Asselé, un tribun hors pair, provocateur sulfureux. Ce qui a certainement entraîné à l’épuisement des militants, lassés de n’être que « de bons soldats ». Tout partait de la base et un président qui décidait d’en haut. Nicole Asselé devra suivre une nouvelle façon de faire de la politique, pour normaliser l’image du CLR et élargir son électorat. Il faut se retourner le cerveau pour doter le parti de nouveaux cadres compétents et développer ses méthodes de travail.
La présidente du CLR pourra compter sur l’appui de son père car si Jean Boniface Asselé quitte la présidence du parti qu’il a fondé le 7 septembre 1992, il s’empresse de préciser qu’il ne s’agit pas d’un départ à la retraite. Nicole Asselé aura également à ses côtés Patricia Taye, Marius Ndong Ondo et l’Honnorable Assoumou Akue, si bien sûr ces derniers ne quittent pas le navire pour aller rejoindre le PDG ou un des nouveaux partis montants que sont SDG et RV. Réussira-t-elle à rendre de nouveau le CLR attractif ? On lève les yeux au ciel.
Pierre Parfait Mbadinga
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