Exténué, émoussé, le Président de la République a montré hier à Paris que son accident vasculaire cérébral n’était pas encore derrière lui. Au moment de monter les marches du palais de l’Elysée, Ali Bongo a éprouvé toutes les peines du monde. Ces images devenues virales sur les réseaux sociaux viennent sans doute confirmer les rumeurs qui chantaient autrefois que la fin du règne du chef de l’exécutif gabonais est quasi acté.
Depuis le début de la semaine en cours, Ali Bongo Ondimba et ses proches collaborateurs sont de l’autre côté de la Méditerranée où il multiplient des visites de travail. Un exercice épuisant et surtout perieux. Ce périple en Europe a conduit le chef de l’État à Paris où il devait s’entretenir avec son homologue français, Emmanuel Macron. Une visite de travail annoncée en grande pompe par les médias nationaux réputés proches du pouvoir, qui étaient loin de douter que cette visite plus que symbolique débutera par une débâcle stratosphérique.
En effet, au moment où Emmanuel Macron était perché à l’entrée du palais, il était loin de s’imaginer qu’il accueillera un chef d’État au bord de la rupture, qui monterait les marches du palais presque sur les rotules, s’appuyant sur une canne, et surveillé comme de l’huile sur le feu par un aide camp aux aguets. La suite de la virée politique et diplomatique d’Ali Bongo et sa bande en terre parisienne aura été humiliante mais surtout remplie d’enseignement. Que se serait-il passé sans la promptitude et la bravoure d’un Emmanuel Macron visiblement dans une forme olympique ?
Comme tout un symbole, c’est justement à Paris où le pouvoir d’Ali Bongo avait pris forme en 2009 que les symptômes d’un mal jusque-là voilé éclaboussent aux yeux du monde en plein jour. Après son AVC, c’est la première fois que le Président gabonais initie un tel périple. Voulait-il faire un test pour son organisme ?
On se souvient que c’est presque dans le même contexte que ce dernier s’était écroulé à Ryad en Arabie Saoudite. Si c’était le cas, le test s’est donc avéré plus négatif. Cet incident du moins non surprenant, retentit aujourd’hui comme un appel à l’endroit de la communauté nationale et internationale qui sont passives devant la revendication de l’opposition, et il faut s’attendre à une nouvelle vague de contestation de certains leaders comme Alexandre Barro Chambrier qui réclament toujours et encore l’annonce de la vacance du pouvoir au Gabon.
Comme il fallait s’y attendre, c’est un silence cathédrale qui règne encore dans les rangs d’un pouvoir qui vient de concéder un point précieux à moins de deux ans de la présidentielle. Avec les deux genoux à terre, Ali Bongo réussir a-t-il à sortir du bourbier ? Les habitudes ayant la peau dure, le numéro un gabonais vient une nouvelle fois encore de se faire trainer dans la boue par son entourage proche et le pays entier avec, et plus qu’un simple avertissement, les évènements récents de Paris indiquent clairement que l’heure de la retraite a sonné pour le distingué camarade.
Par Fredo Le Gaboma
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