Depuis la nuit du 2 février 2025, une vague d’indignation a envahi la toile gabonaise après une coupure d’électricité massive qui a plongé le Grand Libreville dans l’obscurité totale dès 21 heures. Ce nouvel épisode de délestage, vécu comme une énième épreuve par les citoyens, a réveillé les tensions autour de la gestion de l’énergie dans le pays.
Très vite, des accusations ont fusé sur les réseaux sociaux, certains pointant du doigt la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG), soupçonnée de saboter la transition menée par le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI).
Depuis le 26 août 2023, date du coup de libération mené par le général Brice Clotaire Oligui Nguema et le CTRI, les Gabonais constatent une recrudescence des délestages. Certains internautes affirment que la situation était bien meilleure sous le régime d’Ali Bongo Ondimba. « Lorsqu’on dit qu’à l’époque d’Ali Bongo ce n’était pas comme ça, ce n’est pas pour dire qu’il était le meilleur non ! Nous parlons juste des délestages que nous vivons aujourd’hui.Quand on compare les 14 ans d’Ali Bongo aux 1 an et 3 mois de transition, on réalise que c’était mieux avant », s’est indigné Boris Meyong dans un forum WhatsApp.
D’autres voix dénoncent le monopole de la SEEG, qu’ils jugent néfaste pour la qualité du service. « Chers frères, la concurrence joue un grand rôle dans un pays. Une société comme la SEEG, qui gère l’eau et l’électricité sans concurrent, devient capricieuse comme un enfant unique dans sa famille », a déclaré Glenn Massoukou lors d’un échange en ligne.
Si certains penchent pour un sabotage délibéré, d’autres y voient le résultat d’une gestion structurelle défaillante. La SEEG, pour l’instant silencieuse, reste au cœur des interrogations. La question demeure : agit-elle contre la transition ou est-elle victime de ses propres limites ?