Si au Sénégal on parle de Senghor,en RDC de Patrice Lumumba, à Cuba de Che Guevara, au Mali d’Amadou Toumani Touré…on est en droit de se poser la question de savoir si le Gabon a eu à travers son histoire des hommes politiques et d’Etat qui peuvent servir de modèle à la nouvelle génération.
Triste est le constat qu’aucun leader politique ne sort du lot. En effet, le Gabon depuis son indépendance a brillé par un ensemble de maux, pour ne pas dire de réalités qui ont dévalués son élite.
Le coup d’Etat de 1968 expression d’un mal social profond?
Pour mieux comprendre ce manque de références élitistes gabonais,il est fondamental de jeter un regard rétrospectif. La lutte politique entre le président Léon Mba et Jean Hilaire Obame aurait une influence considérable quant à la vie politique actuelle. En effet,selon certains analystes »jean Hilaire Obame aurait bénéficié de la légitimité du peuple gabonais,mais ses capacités intellectuelles n’auraient pas plu à l’ancienne puissance coloniale qu’était la France. Pour celle celle-ci,le fait que Jean Hilaire Obame aurait siégé à l’Assemblée nationale française constituerait une menace pour ses intérêts.
Il leur fallait un président plus flexible ». L’élection de Léon Mba à la tête du Gabon va amener une certaine classe politique à se révolter à travers un coup d’Etat ». Pour certains, cet événement va s’avérer être » le début de la descente aux enfers de la vie politique au Gabon. » Car,la géopolitique qui va suivre empêchera l’éclosion d’une élite politique susceptible de relever les défis qui s’imposaient au Gabon.
La conférence nationale de 1990,un échec pour la classe politique gabonaise ?
La conférence nationale aurait été l’occasion pour l’élite gabonaise de rentrer dans l’histoire. En effet,si l’ensemble des résolutions prises au cours de cette rencontre historique a suscité un réel espoir pour le peuple gabonais, notamment avec la mise en place des institutions telles la cours constitutionnelle, CESE,CNC…. ,la mise sur pieds d’une nouvelle constitution répondant aux démocratiques universelles,il va s’avérer que « les intérêts du ventre vont prendre le dessus sur l’intérêt suprême de la Nation. Autrement dit,la corruption va connaître son paroxysme,car beaucoup vont aller à » la mangeoire. »
Quelle élite après Bongo?
Le président Omar Bongo lors de son discours testamentaire à la Nation gabonaise a donné une nouvelle opportunité à la politique gabonaise de remettre en question et de repartir sur de nouvelles bases. Ce dernier,tel le père dans le poème » LE LABOUREUR ET SES ENFANTS » a invité chaque acteur politique à une réelle prise de conscience par rapport au devenir de notre pays. Ce dernier doit, malheureusement être triste d’ où il se trouve,au regard du triste visage que dégage le Gabon actuel. Un pays où la jeunesse ne rêve plus, où la méritocratie n’a plus sa place…
Fortunat Obiang grand homme de lettres gabonais disait qu’il fallait faire le distinguo entre un intellectuel et un technicien de connaissances,un homme d’État et homme politique. Malheureusement, dans la classe politique gabonaise,il y a plus d’hommes politiques que d’hommes d’Etat,plus de techniciens de connaissances que d’intellectuels. C’est le mal qui ronge ce beau pays qui a besoin d’une élite qui l’aime et qui le chérit.
AMO
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