Gabon/SEEG : lorsque l’incompétence de toute une administration paralyse le Grand Libreville

0

Depuis plusieurs mois, le Grand Libreville fait face à une crise énergétique sans précédent, marquée par des délestages incessants qui plongent des quartiers entiers dans l’obscurité. Ces interruptions récurrentes d’électricité, couplées à des coupures d’eau prolongées, exacerbent la frustration des habitants et soulèvent des questions sur la gestion de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG). L’incompétence de son directeur général, longtemps pointée du doigt, se trouve aujourd’hui au centre des débats, notamment après l’annonce d’un audit commandité par le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema.

Depuis son accession à la tête de la SEEG, le directeur général peine à convaincre. Ses promesses d’amélioration du service ne se sont jamais concrétisées, et les consommateurs se retrouvent en proie à des conditions de vie déplorables, subissant des coupures intempestives qui perturbent non seulement leur quotidien, mais également l’économie de la capitale. Le contraste entre les engagements affichés et la réalité du terrain est frappant. Si le discours officiel tente de justifier ces délestages par des difficultés techniques, il est évident que la gestion interne de l’entreprise manque de rigueur et de vision stratégique.

Les critiques se sont accentuées avec la multiplication des incidents, notamment durant la saison des pluies, où les infrastructures vétustes n’ont pas pu supporter les intempéries. La capacité de la SEEG à anticiper et à gérer ces crises s’est révélée insuffisante, exposant les failles de l’administration actuelle. Au-delà des problèmes techniques, c’est la gouvernance même de l’entreprise qui est remise en question. Le manque de transparence dans la gestion des fonds, les choix douteux en matière d’investissement, et une incapacité chronique à moderniser les infrastructures sont autant de symptômes d’une gestion défaillante.

Face à cette situation alarmante, le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a pris une décision forte : ordonner un audit complet de la SEEG. Cet audit, qui sera mené par une équipe d’experts indépendants, a pour objectif de déterminer les causes profondes des défaillances observées, de remonter aux sources des délestages, et surtout d’établir les responsabilités au sein de l’organisation. Il ne s’agit pas seulement de comprendre pourquoi les services de la SEEG se sont dégradés de manière aussi dramatique, mais également de faire la lumière sur les dysfonctionnements structurels et managériaux qui minent l’entreprise.

Cet audit intervient dans un contexte de transition politique où la gouvernance des institutions publiques est placée sous une loupe. La volonté du président Oligui Nguema de rompre avec les pratiques du passé et d’instaurer une nouvelle ère de transparence et de responsabilité se manifeste clairement à travers cette initiative. Les résultats de cet audit seront décisifs pour la suite : ils pourraient entraîner des sanctions contre les responsables, voire une réorganisation complète de la SEEG, afin de garantir un service de qualité aux Gabonais.

Les délestages à répétition ont des conséquences graves sur l’économie locale, en particulier pour les petites et moyennes entreprises, qui voient leur productivité chuter. De plus, les hôpitaux, les écoles et d’autres services essentiels sont régulièrement perturbés, ce qui affecte directement la qualité de vie des citoyens. La mauvaise gestion de la SEEG menace donc non seulement la stabilité du réseau énergétique, mais aussi l’avenir socio-économique du Gabon.

L’audit commandé par le président Oligui Nguema est ainsi une mesure nécessaire pour redresser une situation devenue intenable. Toutefois, au-delà des conclusions de cet audit, c’est un véritable changement de paradigme qui est attendu, tant au sein de la SEEG que dans l’ensemble du secteur énergétique gabonais. Il ne suffit plus de diagnostiquer les problèmes ; il est impératif d’y apporter des solutions concrètes et durables.

En somme, la SEEG se trouve à un tournant décisif de son histoire. La pression exercée par les autorités et l’opinion publique pourrait forcer l’entreprise à se réinventer. Cependant, tout dépendra de la volonté réelle des dirigeants de la société à assumer leurs responsabilités et à s’engager sur la voie des réformes.

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here