Jean Ping aura-t-il encore une chance en 2023 ? La question mérite d’être posée car, à un an de l’élection présidentielle, c’est un vide au sens propre qui est observé du côté des charbonnages. Muselé à tous les niveaux, l’ancien ministre des Affaires étrangères, presque vidé de sa substance politique avec les départs enregistrés dans ses rangs, semble avoir toutefois une stratégie capable de lui permettre de jouer un rôle plus qu’important lors de la grande échéance politique de 2023.
C’est en 2016 après le décès d’André Mba Obame que Jean Ping s’était révélé au grand jour comme le grand opposant au pouvoir d’Ali Bongo. Il avait à l’époque réussi à pousser l’actuel locataire du palais du bord de mer dans ses retranchements en réalisant un score impressionnant, soit un peu plus de 48%.
Devenant de facto le premier opposant gabonais, l’ancien président de la commission de l’Union Africaine a vu sa popularité prendre une ampleur impressionnante durant les quatre premières années du second mandat de son rival politique, Ali Bongo Ondimba.
Mais, son emblématique carrière politique dans l’opposition n’aura pas mis du temps avant de commencer à déchanter au cours des dernières années du second mandat d’Ali Bongo. Son poids politique semble s’effriter progressivement avec la dislocation d’un bloc dont il est toujours resté le noyau central.
À la question de savoir si le natif d’Omboué aura encore une chance d’exister toujours dans un an.
Lorsqu’on sait que d’autres leaders et non des moindres poussent en sourdine pour lui ravir la vedette. Conscient des difficultés multiformes qu’il connait aujourd’hui, l’ancien candidat à la présidentielle de 2016 ne devrait pas être présent sur les starting-blocks. Interdiction de quitter le pays, isolé et lâché par plusieurs de ses alliés de poids, Jean Ping serait contraint de faire de la place à un autre candidat sûrement plus armé que lui aujourd’hui.
En réalité, très peu de surprises devraient y avoir lieu dans un an. On devrait avoir une simple triangulation à cette présidentielle. Guy Nzouba Ndama, Alexandre Barro Chambrier et Ali Bongo, voilà pour l’heure le schéma qui se dessine et qui devrait réellement animer le scrutin si et seulement si, ces deux opposants refusent de former d’entrée une coalition.
Et sauf un énorme coup de tonnerre dans les rangs de la majorité présidentielle, Ali Bongo Ondimba devrait challenger avec ces deux opposants. Et le rôle de Jean Ping serait sans doute capital. Il aura certes des difficultés à se prononcer en faveur de l’un ou de l’autre, mais un choix s’imposera à lui, surtout lors d’un possible second tour !
Par Arthur ASSEKO