La maison Société Propriétaire depuis 17 ans, un gabonais dépossédé de son terrain au profit d’un malien: allô CTRI!

Propriétaire depuis 17 ans, un gabonais dépossédé de son terrain au profit d’un malien: allô CTRI!

Propriétaire depuis 17 ans, un gabonais dépossédé de son terrain au profit d’un malien: allô CTRI!

Dans le quartier d’Angondjè Château, situé dans la commune d’Akanda, un litige foncier a pris une tournure dramatique, mettant en lumière les dérives du secteur foncier au Gabon. Nzue Edou Patrick Patrici, un citoyen gabonais, a vu sa maison détruite et sa famille violentée lors d’une expulsion forcée orchestrée par les forces de l’ordre. Cette opération découle d’un conflit opposant ce dernier à Mahamadou Fofana, un ressortissant malien, qui revendique la propriété du terrain.  

 

En 2008, Nzue Edou Patrick Patrici achète une parcelle auprès de Madame Nzassi Marthe Anna. Il dispose de tous les documents nécessaires délivrés par l’Agence nationale de l’urbanisme, des travaux topographiques et du cadastre (ANUTTC), notamment des plans de situation et de délimitation. Sur cette parcelle, il construit une maison où il s’installe avec sa famille.

 

Cependant, en 2014, Mahamadou Fofana revendique la propriété de ce terrain, affirmant l’avoir acquis auprès des fils de Madame Nzassi, les héritiers de la première vendeuse. Cette revendication donne lieu à une bataille judiciaire qui, malgré les preuves en possession de Nzue Edou, tourne en faveur de Fofana.

Le 27 novembre 2024, le drame se joue. Patrick Nzue Edou raconte :

« Ils sont arrivés vers 10 heures, un huissier accompagné d’une troupe de gendarmes. Ils ont frappé violemment au portail, exigeant de voir un adulte. Lorsque je suis sorti pour demander la formule exécutoire, l’huissier m’a répondu qu’elle ne me serait remise qu’après l’expulsion. Avant même que je ne puisse m’expliquer, ils avaient déjà commencé à vider les lieux. »

La preuve que ce compatriote a acheté son terrain en toute régularité

Face à la situation, Nzue Edou décide de contacter son avocat. Pendant son absence, les choses dégénèrent. Sa femme est violemment malmenée :

« Ils lui ont arraché son téléphone de force et lui ont ordonné de venir le récupérer à ‘Gros Bouquet’. Ils l’ont ensuite plaquée au sol, en lui appuyant le cou, sur notre propre terrain. »

 

Au terme de cette intervention, la maison est détruite, et les biens de la famille sont jetés à même le sol, laissant Nzue Edou et sa famille désemparés.

 

Pour Nzue Edou, cette expulsion est une illustration flagrante des failles du système judiciaire et de l’arbitraire dans la gestion des conflits fonciers au Gabon. *« Comment peut-on me déposséder d’un terrain que j’ai légalement acquis il y a 17 ans ? »*, s’indigne-t-il. La brutalité de l’intervention, couplée à l’absence de transparence dans la procédure, renforce son sentiment d’injustice.

 

Ce cas met en lumière un problème récurrent au Gabon : les multiples ventes d’un même terrain, souvent facilitées par des complicités administratives et l’absence de suivi rigoureux des transactions.

 

Ironie du sort, cette affaire éclate alors que le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) a placé la lutte contre les injustices foncières parmi ses priorités. La transition avait promis de mettre fin aux irrégularités et de restaurer la dignité des citoyens gabonais, mais des cas comme celui de Nzue Edou montrent que la réalité sur le terrain reste loin des ambitions affichées.

 

L’affaire Nzue Edou Patrick Patrici constitue un appel pressant au CTRI pour qu’il honore ses engagements envers la justice et la transparence. La gestion des conflits fonciers doit être réformée en profondeur pour protéger les droits des citoyens et éviter que de telles tragédies ne se reproduisent. Pour Nzue Edou et sa famille, comme pour tant d’autres, la paix et la sécurité passent par une gouvernance foncière juste et équitable.

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