Hercule NZE SOUALA, le Président du Mouvement Wabouna nourrit de grandes ambitions et croit que le Gabon via l’agriculture connaîtra une véritable révolution économique si nous y travaillons tous. Il a accepté, en exclusivité pour G9INFOS, de revenir sur le cheminement et les enjeux du Programme » 1000 Entrepreneurs Agricoles pour le Gabon « , dont-il est le promoteur… interview.
G9INFOS: Récemment, le Mouvement Wabouna dont vous êtes le President, a lancé le programme » 1000 Entrepreneurs Agricole pour le Gabon « , pouvez-vous en parler davantage ?
Hercule NZE SOUALA: Je vous remercie pour l’attention que vous portez à ce projet très important pour notre pays. En effet, il y a deux mois, nous avons initié le programme national « 1000 Entrepreneurs Agricoles pour le Gabon » qui a pour objectif de former plusieurs compatriotes dans l’ensemble des metiers de la chaîne de valeur agricole. De la production à la commercialisation en passant bien évidemment par la transformation et le management agricole. C’est donc là un programme de formation capital au développement de notre pays.
Quel bilan de ce programme peut-on dresser à mi-parcours ?
A ce jour, c’est une centaine de candidats qui suivent une formation active « bords-champs » dans la province de l’Estuaire, notamment sur les périmètres maraîchers de l’IGAD au pk8 et à Alibandeng.
Dans quelques jours, après leur apprentissage pratique en champs, notre première cohorte de participants entrera dans la deuxième phase de notre programme, orientée cette fois sur le management agricole.
Grâce à nos partenaires techniques que sont l’Institut Gabonais d’Appui au Développement (IGAD) et la Direction Générale de l’Agriculture, nous sommes sûrs d’avoir des formations qualifiantes et par ricochet de la ressource humaine qualifiée au sein du Réseau des Agripreneurs Gabonais que nous mettrons sur pieds dans un avenir très proche.
Que retenir concrètement de l’évolution de ce programme et comment le mouvement Wabouna envisage-t-il atteindre cet objectif ambitieux?
Si les choses avancent de manière très positive, il faut dire que beaucoup reste à faire pour que ce projet puisse véritablement permettre à nos compatriotes et à notre pays d’en tirer les bénéfices souhaités.
Comme vous le savez, notre organisation, Wabouna, le Mouvement des Entrepreneurs Engagés, œuvre pour l’accompagnement pragmatique du développement du Gabon, avec nos modestes moyens. C’est notre manière de modestement apporter notre pierre à l’édifice et appuyer nos gouvernants dans leur vision au bénéfice du développement collectif.
Nos ambitions pour ce programme étant nationales avec en ligne de mire la création de plus de 1000 emplois chaque année, nous avons écrits de manière officielle aux autorités de la République afin de bénéficier d’un accompagnement car les coûts relatifs à la mise en exécution de ce programme restent lourds. Nous y croyons… Le Gabon via l’agriculture connaitra une véritable révolution économique si nous y travaillons tous!
Concrètement, le Programme 1000 entrepreneurs agricoles pour le Gabon se porte bien et attend le coup de pouce des autorités pour être une réponse factuelle à la problématique visant à faire du Gabon un pays autosuffisant alimentairement et permettre à nos populations de retourner à la terre non pas par obligation mais par conviction, par passion. Une vision chère au Président de la République qui d’ailleurs, ne cesse de s’investir pleinement dans ce secteur d’activité pour l’inscrire comme pilier majeur de la diversification et de larelance de notre économie.
En votre statut d’entrepreneur, quelle relation peut-on etablir entre Covid-19 – entreprenariat- et leadership des jeunes au Gabon?
Cette question est bien importante. La COVID-19 n’a pas seulement relevée l’efficacité du leadership des jeunes au Gabon mais la force qui est la nôtre lorsqu’on décide de s’unir pour le Gabon. Cette crise est une catastrophe pour des nombreuses familles, un désastre pour nous les entrepreneurs. Nous avons perdu énormément d’argent, certains ont même été obligés de mettre la clé sous le paillasson et mettre plusieurs pères et mères de famille au chômage.
Si le leadership des jeunes doit s’affirmer, il est d’abord important de créer une chaine de valeur patriotique et citoyenne pour l’ensemble des populations que nous sommes.
Comme j’ai coutume à le rappeler, je ne suis pas de ceux qui font de la jeunesse un slogan pour plaire! Nous, jeunes, devons être des véritables forces de propositions dans l’ensemble des sphères décisionnelles et économiques du Gabon. Il est important de créer cette classe de modèles made in Gabon qui montreront la route aux générations futures.
Je vous le garanti, nos jeunes sont dynamiques et motivés, il faut absolument que nous puissions travailler ensemble. S’unir pour que nous soyons cette jeunesse responsable et soucieuse de l’essor de la Nation. C’est l’occasion pour moi de rappeler à nos autorités en tête desquelles le Chef de l’Etat, SE Ali Bongo Ondimba, que les jeunes Gabonais ont besoin d’apprendre dans des meilleures conditions et de trouver des emplois décents. Ils ont besoin de formation, de réinsertion, de divertissement, de motivation, bref. Ils veulent voir renaître en eux, l’espoir d’un avenir meilleur, d’un avenir en confiance!
Il faut, pour répondre à ces fortes ambitions portées par notre jeunesse, que celle-ci soit encadrée, orientée et guidée. Il y a trop de jeunes diplômés au chômage et c’est une gangrène pour notre pays, un mal profond qui nous explosera au visage si nous n’agissons pas vite.
Il est plus qu’urgent d’investir dans la jeunesse. Cela ne devrait pas seulement être l’objet des campagnes ou slogans politiques mais un veritable baromètre nous permettant de mieux bâtir le présent et planifier l’avenir pour les générations qui nous succèderont.
Nous sommes arrivés au terme de cet interview, quel est votre mot de fin?
Pour conclure et revenir au cœur de notre sujet principal, le programme 1000 entrepreneurs agricoles pour le Gabon est une modeste réponse à la crise que connaît notre pays dans les secteurs agricole et de l’emploi. Nous invitons toutes les forces vives de notre nation à œuvrer pour sa matérialisation. Le faire ne sera rien d’autre que nous unir pour la formation de nos compatriotes et l’autonomisation de ceux-ci par la création de plusieurs emplois directs dans un secteur d’activité à fort potentiel.
Par ce pragmatisme et cet élan de solidarité, nous parviendrons à accroître nos capacités de production en denrées alimentaires, reduire les importations des produits alimentaires issus du sol, et contribuer efficacement à la diversification et à la relance de notre économie.
Pour notre pays, nous devons nous surpasser.
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