La maison Société [Billet retour] Société :Les fonctionnaires de l’État gabonais seraient-ils vêtus du manteau de la malédiction ?

[Billet retour] Société :Les fonctionnaires de l’État gabonais seraient-ils vêtus du manteau de la malédiction ?

[Billet retour] Société :Les fonctionnaires de l’État gabonais seraient-ils vêtus du manteau de la malédiction ?

Être fonctionnaire au Gabon est-il une malédiction ?

L’interrogation pourrait peut-être paraître banale, mais elle s’impose aujourd’hui au vu d’un phénomène observé dans notre société. À une époque donnée au Gabon, lorsqu’on était fonctionnaire d’État, on avait la possibilité de mener une vie paisible et se permettre d’avoir un certain niveau de standing. Mais actuellement, le fonctionnaire gabonais est devenu celui qui peine à boucler ses fins du mois, celui qui vit dans un misérabilisme déconcertant, celui qui se plaint le plus de la crise économique et financière.

Comment justifier cet étonnant fait ?

La gestion catastrophique des salaires serait à l’origine de cette ambivalente et contradictoire situation. Comment comprendre qu’un professeur de la catégorie A1 qui gagne 600.000 francs CFA, qui loue une maison de 75.000 francs CFA en province et avec à sa charge sa conjointe et un enfant, puisse aller se pointer devant l’épicier de son quartier pour demander 1 kilo de riz en crédit, seulement trois jours après être passé à la banque.

 

Incroyable mais vrai ! Nous avons mené une étude qui pourrait scandaliser ! Sur un échantillon de 10 établissements scolaires privés du Gabon, la majorité des élèves qui y fréquentent ont pour parents, des chômeurs pour certains et commerçants pour d’autres. Les autres élèves, leurs parents sont fonctionnaires, mais curieusement, ce sont ces derniers qui donneraient même des maux de tête aux responsables de ces établissements dans le cadre du paiement des frais de scolarité malgré un statut social plus favorable.

Ces derniers ont trouvé depuis quelques années des farfelues excuses :“ j’ai des problèmes d’argent à cause de la COVID-19″. Excuses bidons, comme si les salaires avaient été réduits durant la période de la pandémie. Le phénomène prend de l’ampleur et le remède n’est nullement trouvé, car en amont, personne n’ose poser un diagnostic fluide. Pour essayer de sortir de cet engrenage laconique, inédit et atypique, certains de ces fonctionnaires ont décidé de s’embourber dans les crédits dont les remboursements demeurent interminables.

Alors que le débit de problèmes s’accroît davantage, beaucoup n’arrivent même pas à distinguer le 1er et le 25 du mois, car les gros salaires pourtant touchés passent dans leurs mains comme des lettres claquantes à la poste. Des prêts par intérêt partout, la dignité de l’homme perdu finalement, la galère et même la misère ont élu définitivement domicile dans les maisons. Une prise de conscience s’impose pour ôter enfin le manteau de la malédiction.

Arthur ASSEKO

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