Donateur d’un important lot de kits alimentaires destinés aux ménages gabonais en grande vulnérabilité, le Coordonnateur général des affaires présidentielles, Noureddin Bongo Valentin, a instruit, le 21 avril 2020, les Députés de redistribuer son don personnel dans leurs sièges respectifs. Après réflexion, le Bureau de l’Assemblée nationale a écarté cette requête d’un revers d’écharpe. G9infos souligne la teneur de l’argument de Faustin Boukoubi.
» Mes chers collègues, à la suite de l’appel à la solidarité du Chef de l’État, dans le cadre de la lutte contre le Coronavirus, beaucoup de personnes se sont mobilisées en apportant leurs contributions multiformes.
Les Députés ont été parmi les premiers à réagir en apportant leur contribution personnelle. Si un citoyen, quel qu’il soit, croit utile de passer par les Députés pour exprimer sa solidarité, c’est sûrement en reconnaissance de notre ancrage au sein de la population à qui il voudrait adresser sa contribution.
Notre rôle doit consister à communiquer aux représentants locaux de l’Exécutif, les informations dont nous disposons, afférents notamment aux familles nécessiteuses. Nos collaborateurs sur place peuvent fournir ces informations aux intéressés.
Nous avons évidemment d’autre activités à mener au sein de l’hémicycle et même sur le terrain éventuellement.
Bon courage et prudence à tous. Que Dieu protège davantage notre cher Gabon « .
Depuis, sur les réseaux sociaux, la polémique enfle autour de ce qu’il conviendrait désormais d’appeler l’affaire de l’aide alimentaire de Noureddin Bongo Valentin. Le 21 avril dernier, le fils aîné du président de la République a annoncé la mise à disposition de 1223 tonnes de denrées alimentaires destinés aux ménages affaibli par les mesures de confinement édictées par le gouvernement.
Cette importante aide alimentaire, constituée de 713 tonnes de riz, 72 tonnes de poisson, 286 tonnes d’huile, 7 tonnes de sucre et 143 tonnes de savon devait être » répartie équitablement » à l’ensemble des 143 Députés en charge de les redistribuer aux populations de leurs sièges respectifs dans les prochains jours, en collaboration avec les maires. Une information qui a fait bondir de nombreux observateurs de la vie politique gabonaise. Ils dénoncent une violation du principe de la séparation des pouvoirs et une opération de charme auprès des populations de celui qu’on attribue à tort ou à raison l’ambition de diriger le Gabon.
Pierre Parfait Mbadinga
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