La manipulation de la jeunesse gabonaise pour qu’elle serve de rempart humain aux hommes politique ne date pas d’aujourd’hui. Elle existe et se nourrit du chômage des jeunes, de leur naïveté, la destruction du système éducatif et des abandons scolaires. Les leaders des partis politiques au pouvoir ou à l’opposition usent de méthodes anti-democratique pour asseoir leur pouvoir. Ils exploitent divers sentiments d’appartenance politique, ethnique, régionale etc. des jeunes, afin d’entretenir, de consolider leur audience, de redorer leur image ou accéder au pouvoir. Pour des promesses ( généralement non tenues), 5000fcfa, 1 tee-shirt ou un sandwich, les jeunes gabonais embarquent dans des véhicules pour aller participer à des manifestations dont les organisateurs s’en frottent les mains.
La population gabonaise est jeune… mais le taux de chômage chez cette catégorie de personne est trois fois plus élevé que chez celle âgée de 35 ans et plus..La Fonction Publique ne recrute plus, les entreprises ferment les unes après les autres ou sont en cessation de paiement. La jeunesse gabonaise constitue donc une cible potentielle aux possibles sollicitations politiciennes, car sans perspectives d’avenir, des jeunes qui n’ont rien à perdre peuvent facilement se prêter aux manipulations et instrumentalisations. Ces jeunes deviennent à la fois acteurs et victimes des violences perpétrées lors des périodes pré électorales et électorales.
La jeunesse gabonaise a toujours été utilisée et manipulée par les aînés qui leur offrent de maigres ressources. Mais ce phénomène existe parce que les jeunes gabonais sont consentants. Les leaders de la majorité ou de l’opposition veulent toujours faire descendre les jeunes dans la rue…donc le jour où ils descendent, quand les choses tournent mal, bref quand on ne maîtrise pas les évènements, on feint de croire que ce sont nos adversaires les organisateurs. La technique date de Mathusalem. Avec le contexte actuel d’extrême pauvreté des jeunes, la situation risque de ne pas changer.
Pierre Parfait Mbadinga
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