L’opposition gabonaise qui peine à faire le deuil de la victoire contestée d’Ali Bongo en 2016 tente de se refaire une santé en vue du scrutin de 2023. Si aucune figure de ce bord ne s’est dévoilée officiellement, les grandes manœuvres rythment toutefois en coulisses le quotidien des différents états-majors politiques. Ping et Barro Chambrier, voilà les figures d’une opposition qui risque de s’étoffer durant les mois à venir. Qui est alors mieux outillé pour affronter Ali Bongo dans deux ans ?
L’opposition gabonaise va-t-elle rompre un jour avec ses vieux démons ? 2023 c’est déjà demain et la guerre des égos bat son plein. Jean Ping qui jouit toujours d’une certaine popularité refuserait de faire de la place à Barro Chambrier plus jeune, mais sans véritable base électorale.
Jean Ping, candidat malheureux à la présidentielle de 2016 avait recueilli 47,24% des suffrages selon la Cour constitutionnelle. Des résultats que le concerné avait et continue de rejeter. Depuis là, il ne désarme pas et il réclame toujours sa victoire. “Je ne reculerai pas », avait-il lâché. Il n’avance non pas pour enfin exercer la fonction présidentielle.

Jusqu’à un passé encore très récent, Jean ping jouissait de soutiens importants qu’il avait réussi à accumuler au lendemain même de la disparition d’André Mba Obame.
Massavala, René Ndemezo’o Obiang, Guy Nzoumba Dama et bien d’autres se sont détachés du natif d’Omboué. De plus en plus isolé, Jean Ping doit également faire avec des méthodes peu orthodoxes du régime de Libreville qui scrute copieusement ces différents mouvements.
Il se plaignait également que ses comptes bancaires qui seraient aujourd’hui bloqués. Et son âge très avancé ne joue non pas en sa faveur,81 ans en 2023, l’ancien Président de la Commission de l’Union africaine a vraiment du souci à se faire.
Loin d’abdiquer, le candidat malheureux de 2016 peut toujours compter sur ces milliers de gabonais qui lui avait accordé la confiance et avec qui il continue de partager la nostalgie des douloureux événements du dernier scrutin présidentiel.
Se rangera-t-il derrière un autre pour la cohésion d’une opposition véritable aujourd’hui en lambeaux ?
Pas si sûr, il tient toujours à une revanche face à Ali Bongo et 2023 se présente pour lui comme l’ultime round. Depuis lors, c’est le silence cathédrale du côté de son domaine sise aux quatre les Charbonnages. Prudence donc !

Entre blouse blanche et politique, la famille Chambrier est bien partagée. Hugues Barro a choisi l’arène politique dans laquelle il compte se faire entendre. Cet économiste nourrit un rêve présidentiel et 2023 est plus que jamais la période propice pour un premier challenge.
Témoin vivant des échéances de 2009 et de 2016,cet ancien enseignant de l’université Omar Bongo a sûrement des armes à faire valoir pour vaincre le “signe indien » en 2023.
ABC a été à l’origine des premières brouilles au sein du PDG au lendemain de la prise de pouvoir d’Ali Bongo en 2009. C’était là les prémices d’un litige politique dont le dénouement interviendrait peut-être dans deux ans.
La conquête au pouvoir de ABC reste pour le moment marquée par sa défaite surprenante lors des législatives dernières. Une débâcle qui sera sans conséquence pour 2023 car l’homme pioche ailleurs pour sérieusement se réarmer. L’ancien fonctionnaire du FMI devrait solliciter de l’aide financière et matérielle du côté de Brazzaville et surtout à Abidjan où il entretient depuis plusieurs années d’excellentes relations avec le Président ivoirien, Alassan Ouattara.
Le Président du Rassemblement pour la Patrie et la Modernité reste toujours dans la lancée de sa tournée nationale. Très actif dans les médias ,ABC multiplie des sorties pour dénoncer des agissements du pouvoir de Libreville depuis sa bulle à Ozangué.
DENIS JUNIOR BONGO FACE À SON FRÈRE ALI ?

Des sources indiquent que plusieurs caciques du PDG pousseraient en faveur du frère cadet d’Ali Bongo, Dénis Junior pour 2023. Peut-être trop tôt pour le jeune homme.
Si du côté du palais de Libreville, l’ascension du jeune Bongo est minimisée, les sources affirment que des consignes fermes auraient été données pour suivre les activités et déplacements du petit-fils du Président congolais, qui pourrait avoir des appétits politiques. Cet ancien étudiant d’Oxford en Angleterre n’aura aucun souci à se faire pour le financement d’une possible campagne présidentielle.
Le climat délétère qui règne entre lui et son aîné Ali pourrait le pousser à se lancer dans un duel inédit et surtout haletant. Attention à ne pas se faire brûler les ailes pour ce fin stratège politique en émergence.
Par: Arthur ASSEKO.
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