Pour faire face au Coronavirus, les autorités gabonaises ont, entre autres mesures, instauré un couvre-feu de 19h30 à 6h du matin. Pendant ce régime d’exception, il est interdit de circuler, et les agents de sécurité patrouillent dans les rues. Une situation qui inquiète la population habituée aux excès de zèle desdits agents dans des contextes similaires.
CRAINTE DE BAVURES POLICIÈRES
Arrestations arbitraires, violences illégales, certains agents de sécurité profitent toujours des situations particulières pour se rendre coupables d’actions portant atteinte à la crédibilité de leur mission. Depuis le 21 mars 2020, la population gabonaise est sommée de rester chez elle de 19h30 à 6h avec une double peur, celle de la propagation du coronavirus et celle des forces de police dont les nombreuses bavures passées sous silence interpellent sur leurs méthodes de travail.
Nous avons en mémoire les exactions qui ont été commises récemment. Le 24 janvier dernier, aux environs de 23h, Chimène Flore Bitogni Mangongo, commerçante au pk7, dans le 3ème arrondissement de Libreville, est tuée par balle lors d’une patrouille de police suite à des évènements supposés d’enlèvements d’enfants. Son assassin n’a jamais été retrouvé.
Le journal en ligne 241 news, dans un article publié aujourd’hui et intitulé » Un adolescent aurait perdu la vie sous les coups des policiers », à Makokou dans la province de l’Ogooué-Ivindo, dénonce ces méfaits qui salissent la réputation de nos forces de l’ordre. » Nous sommes devant un problème bien réel. Il faut que des mesures disciplinaires soient prises pour éliminer l’inconduite des agents de sécurité en pareille situation » indique Benoît, un jeune taximan de la commune de Libreville.
MÉFIANCE ET DÉSAMOUR
Entre la population et les forces de l’ordre, la défiance est mutuelle et permanente. Comment renouer le lien brisé par les bavures policières quand celles-ci ne sont pas sévèrement punies? Les multiples dénonciations des arrestations arbitraires ainsi que des violences gratuites continuent d’être traités de façon superficielles.
Pierre Parfait Mbadinga
Laisser une Réponse