» Diviser pour mieux régner « , cette devise s’illustre parfaitement avec ce que l’on observe actuellement dans le microcosme de la presse privée gabonaise. Au moment où il se murmure que les cris dénonçant la précarité qui sévit dans la presse privée indépendante ont été entendus des autorités gabonaises, le bureau de l’Organisation Patronale des Médias ( OPAM ) aurait récemment conclu un » deal « au ministère de la communication, qui exclu tous les médias non membres de ladite organisation du partage d’une importante manne financière.
Par leur pratique de distribution de valises d’argent et de petites enveloppes, les hommes politiques ont contribué à semer la division et à développer chez les journalistes gabonais le culte du dieu argent.
Mais ces hommes politiques ont aussi été les premières victimes de ce culte de l’argent roi quand, les journalistes sont devenus des mercenaires de la plume dans la bataille à laquelle se sont livrés les proches d’Ali Bongo Ondimba ( ABO ) lorsqu’il avait des ennuis de santé en 2019. Certains ministres à l’influence et la puissance, surfaites ou avérées ont été remerciés sans explications, alors qu’ils croyaient pouvoir encore rester des années au gouvernement.
Le ministre de la communication, Edgar Annicet Mboumbou Miyakou, devrait se souvenir que l’affaire dite » Kevazingogate » a été révélée par un soit disant » petit média en ligne, sans grande audience « , quand, devant lui, de » vieux journalistes corrompus » lui suggèrent de procéder à la discrimination de la presse.
Nous autres hommes de médias avons été biberonnés à l’argent facile, aussi vite dépensé que perçu. Quel exemple donne t-on aux jeunes journalistes quand des » caciques » du bureau de l’Opam montent au créneau pour dénigrer d’autres journalistes auprès des autorités ? Tout ça pour quoi? Parcequ’il y aurait 250 millions de francs CFA sur la table et que ces caciques veulent tout prendre pour eux.
Depuis le début de la crise sanitaire dans notre pays, ce sont les journalistes rejetés par le Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre le Coronavirus au Gabon ( Copil ) qui se lèvent pour dénoncer les difficultés de la presse privée gabonaise à accompagner le gouvernement sur le front de lutte contre le virus. Quand des millions de francs vont finalement être débloqués, comment comprendre que ce sont encore des journalistes qui s’opposent à ce que la distribution s’étende à tous ?
» Les gens intelligents et les imbéciles ont en commun de se croire intelligents et de prendre les autres pour les imbéciles ». Romain Guilleaumes. Le défi majeur de la presse gabonaise en générale, est la lutte contre la division. Un groupe désuni, indiscipliné et pour qui l’argent est le premier sur l’échelle des valeurs ne gagne véritablement aucun combat. Et pour sortir vainqueur de la lutte contre la division, l’exemple doit venir d’en haut, c’est-à-dire des aînés.
Pierre Parfait Mbadinga
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