Conspué, décrié, mal aimé par une grande partie de l’opinion publique gabonaise, Ali Bongo n’aura pas fait une entrée triomphale dès les premiers jours de son pouvoir contesté en 2009. Alors qu’il s’achemine vers la fin de son second mandat, l’actuel chef de l’exécutif n’aurait pas mis à profit du temps et surtout des opportunités qui lui ont été offerts pour prouver réellement qu’il était là pour bien faire les choses. Et à un an de la future présidentielle, le front social gabonais qui est en ébullition n’avait jamais été aussi proche d’une implosion.
“Je serai heureux que lorsque les Gabonais le seront », cette déclaration sans doute mémorable du chef de l’État qui avait fait large écho dans les entrailles de la société gabonaise frappée par la paupérisation trahit aujourd’hui le profond malaise qui existe entre le peuple et ses dirigeants.
Plus rien ne va dans ce pays qu’on avait pourtant voulu envelopper dans les tissus de l’émergence et le Gabon ressemble pour l’heure à un bateau qui a vu l’éviction de son capitaine. Ali Bongo Ondimba est-il mal informé ou serait-il déconnecté de la réalité ?
Difficile de se prononcer, mais une chose est sûre, le chef de l’exécutif semblerait perdre la main sur son propre pouvoir. Fini l’époque des grands slogans populistes, place désormais au silence assourdissant.
Comment comprendre que toutes les réformes initiées en faveur du bien-être des populations restent au point mort. Aucune ligne ne bouge, même les acquis comme la pension retraite fait l’objet d’une brouille.
Le Gabon est l’un des rares pays où les droits du peuple sont négociés. Une invite est donc lancée en l’endroit du chef de l’État qui est certainement pris par les remords d’un échec qu’il a lui-même construit avec brio.
À la question de savoir, aujourd’hui, vers qui sont orientés les pleurs et cris émis par un bas peuple opprimé et malmenés ?
Du haut de ses 13 années de règne, Ali Bongo Ondimba paraît aujourd’hui incapable de taper véritablement du point sur la table pour marquer de son autorité.
Même si pour certains, il était difficile voir impossible d’attendre mieux d’un homme qui semble être mal entouré ou qui serait peut-être lui aussi pris dans l’étau d’un système qu’il ne maitriserait même pas. Dans tous les cas, les feux sont au rouge pour le pouvoir de Libreville et dorénavant, maintenant sera sûrement pire qu’avant.
Laisser une Réponse