Dans le Haut-Ogooué, province natale d’Ali Bongo Ondimba, de plus en plus de voix s’élèvent pour se plaindre de la composition de l’actuel gouvernement, intervenu le 16 juillet dernier. Les voix les plus fortes proviendraient des Teké, ethnie dont est issu feu le Président Omar Bongo et l’actuel Chef de l’État, et des Obamba. Habitués au népotisme, à l’obtention de privilèges et d’avantages, bon nombre d’entre eux ne digèrent pas qu’il n’y ait qu’un seul Teké et un seul Obamba dans le gouvernement de Rose Christiane Ossouka Raponda, qui compte pourtant 32 membres. Pour eux, c’est un séisme de magnitude 6 sur l’échelle de Richter.
Dans la province du Haut-Ogooué, les sentiments sortent du placard. Les altogovéens, longtemps considérés à tord ou à raison comme des privilégiés du régime en raison de l’appartenance de la famille présidentielle à leur province, déchantent. Depuis quelques temps, ils constatent une extinction progressive de leurs privilèges et statuts. Les Tékés notamment, et les Obamba, les deux ethnies les plus majoritaires sur le plan démographique dans la province du Haut-Ogooué, voient leur ciel si bleu virer au gris orage, depuis que le Président Ali Bongo a eu des ennuis de santé.
Un sentiment d’abandon, exacerbé par le casting gouvernemental de Rose Christiane Ossouka Raponda qui fait la part belle aux ressortissants des provinces de l’Estuaire, du Moyen-Ogooué et de l’Ogooué-Maritime. Dans ce gouvernement, composé de 32 membres, figure 1 seul Téké en la personne de Sosthène Ossoungou Ndibangoye ( Ministre du Budget ), et 1 seul Obamba: Mathias Otounga Ossibadjouo ( Ministre de la Décentralisation ).
» C’est le vent de l’histoire ! « , lance un compatriote. » Les Téké et les Obamba doivent accepter l’idée que dans un pays qui change, les conditions et les raisons pour lesquelles on nomme des ministres doivent aussi changer « , ajoute-t-il non sans ironie. Si seulement les choses étaient aussi simple.
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