À l’approche de la présidentielle de 2023,le flou actuel ne permet pas pour le moment d’esquisser un éventuel scénario. Ali Bongo Ondimba, diminué physiquement ne semble pas vouloir abdiquer ;son fils Nourreddin Valentin qui ratisse le terrain depuis sa nomination au poste très stratégique du coordonnateur des affaires présidentielles n’a personnellement pas fait de déclaration allant dans ce sens; Jean Ping et Barro Chambrier qui se disputent le leadership à distance dans le camp de l’opposition peinent à s’accorder et les récentes apparitions de Dénis Junior Bongo sont-elles les prémisses d’une possible candidature à la magistrature suprême? Aujourd’hui, aucune tendance ne se dégage clairement. Il reste toutefois beaucoup de temps pour que les spéculations se transforment en actes.
La prochaine présidentielle a une particularité, celle ne pas connaître les véritables challengers. En 2009 et 2016,Ali Bongo avait représenté l’éternel parti démocratique gabonais d’abord face à Pierre Mamboundou et André Mba Obame.
Cette fois-ci, au sein du pouvoir en place la question du prochain candidat qui défendra les couleurs du PDG fait sérieusement débat. Si Ali Bongo Ondimba avait déclaré lors de son interview accordée à “Jeune Afrique » qu’il était plein d’énergie, connaissant les exigences de sa fonction, on voit mal comment il tiendrait encore un septennat complet.
D’après certaines sources, Ali Bongo préparerait une succession en douceur et son plan consisterait à terminer tranquillement son mandat qui court jusqu’en 2023 à fin de passer la main à son descendant, Valentin Bongo.
Une éventualité qui n’aura aucune difficulté à passer car le seul vrai capitaine à bord du bateau PDG reste le distingué camarade. Ce dernier n’avait pas hésité à imposer la validation de sa candidature lors des primaires du parti en 2009 au détriment de celles de Jean Eyeghe Ndong, de Casimir Oye Mba.
Du côté du parti au pouvoir, l’équation semble plus facile à résoudre. Le saut du Nourreddin Valentin dans la bataille reste conditionné par la décision du père. Ira, n’ira pas, la question reste entière et l’ensemble du peuple demeure suspendu à son état de santé.
Par contre, dans l’opposition, l’éternel problème peine toujours à se solutionner. Animés par des égos qui plombent toujours leurs objectifs politiques, les opposants ont intérêt à s’unir pour espérer faire mieux que de se lancer dans les éternelles réclamations d’après scrutin.
Alexandre Barro Chambrier, plus jeune et plus dynamique semble voler la vedette à Jean Ping qui refuse toujours de faire le deuil de l’élection de 2016. Muselé par le système politique en place, le natif d’Omboué se contente désormais des déclarations sporadiques sans véritable impact. Ses contacts extérieurs sont aujourd’hui mouvementés par son fils Franck Ping.
Alors que Barro Chambrier jouit pleinement de sa liberté, l’homme d’Ozangué a récemment initié une tournée nationale qui l’a conduit dans la province septentrionale en Janvier dernier.
Toutefois, sa crédibilité peut poser problème car sa défaite lors des dernières législatives constitue déjà une épaisse tâche dans sa conquête vers le pouvoir présidentiel même si la réalité de la magistrature suprême reste une autre totalement différente.
Plus jeune mais très sous estimé peut être pour sa nonchalance, Dénis Junior Bongo reste un possible très sérieux challenger pour 2023. Avec des arriérés bien assurées par son grand père Denis Sassou Nguésso, Président congolais,le fils de Bongo peut faire bien plus que rêver du sacre final. Adulé dans le Haut Ogooué, une province qui a toujours joué le rôle d’arbitre à chaque élection présidentielle.Ses apparitions au gabonais ont toujours été commenté diversement. Les relations avec son frère aîné n’avaient plus été au vert depuis le décès de leur père en 2009.
Junior est sans doute devenu ce cailloux qui gêne dans la chaussure du pouvoir de Libreville. L’entrée dans son pays natal le Gabon lui avait refusé lors des obsèques de son oncle Andjoua en avril dernier. Junior Denis Bongo était reparti au Congo avec sa forte délégation sans pourtant rougir. Dans cette éventuelle confrontation c’est à dire la présidentielle de 2023,Ali Bongo à travers cet acte avait sûrement voulu faire passer un message clair à son petit frère.
La guère des héritiers biologiques vient peut-être de débuter.
Arthur Asseko
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