Installé depuis mardi 15 septembre 2020 à la prison centrale de Libreville, suite à neuf chefs d’inculpation, dont celui de détournement de fonds, le Maire de Libreville, Léandre Nzué aurait été piégé par son train de vie, peu compatible avec ses supposés revenus, rapporte La Lettre du Continent.
Passées au crible fin, « les conditions de passation de certains marchés de gré à gré, ainsi que la perception des recettes municipales » au sein de l’hôtel de Ville auraient fait l’objet de détournement de la part de Léandre Nzué et de ses proches collaborateurs, indique le très renseigné bi-mensuel. Un système de racket dont auraient été victimes de dizaines de commerçantes de la capitale aurait, en particulier, été mis en place, notamment pour assouvir les goûts de luxe du premier magistrat de Libreville.
Toujours selon La Lettre du Continent, les enquêteurs de la Direction générale de la contre ingérence et de la Sécurité Militaire ( B2 ) se sont intéressés de très près « à plusieurs dépenses excessives de l’édile, notamment son parc automobile qui compte plus de dix voitures, ainsi que ses bateaux de plaisance ». Il ajoute qu’« en 2019, Léandre Nzué avait choqué le tout-Libreville en faisant venir au Gabon le représentant du couturier sénégalais installé à Paris, Pape Ibrahima Ndiaye, pour une séance d’essayage de costume ».
L’argent n’aimant pas le bruit, ce mode de vie, et surtout cette énième folie des grandeurs va rapidement le mettre sous le radar du B2 qui soupçonne dès lors que ce dernier se fait bonheur avec l’argent public. Ceux qui le suivent de près se sont mis à douter de la loyauté et de l’intégrité de ce père de famille de 63 ans. La suite est connue de tous. Soupçonné de détournement de fonds, Léandre Nzué, le Maire de Libreville a été placé sous mandat de dépôt, et déféré au Gros Bouquet où il médite sur son sort depuis le 15 septembre dernier, auprès d’autres personnalités célèbres.
