L’ ‘avènement de la Justice des vainqueurs pourrait perturber l’essor du Gabon vers la félicité. En revanche, la vraie justice souhaitée devrait se faire sans la force ; la force sans la justice est tyrannique.Il faut donc faire en sorte que : » ce qui est juste soit fort et ce qui est fort soit juste » Blaise Pascal dixit.
Algorithme de résolution…
Depuis hier, mardi 23 juillet, la toile gabonaise est en ébullition. Et pour cause, sommée de s’expliquer lundi dernier devant le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), sur des actes prohibés qu’elle a posés tout au long du règne de son frère, l’ancien président Ali Bongo Ondimba, notamment le fait d’avoir affiché en mondovision son militantisme au PDG, ancien Parti Etat lors de la Campagne présidentielle d’août 2023, la Magistrate Linda Bongo Ondimba, fille du Mythique feu Hadj Omar Bongo et soeur de l’ancien président Ali Bongo Ondimba, a été rétrogradée du fait d’avoir violé de manière flagrante, la Loi n°12/94 du 16 septembre 1994 imposant la neutralité aux magistrats vis-à-vis de la politique.
Pis, Linda Bongo Ondimba a écopé de l’interdiction d’occuper un poste nominatif jusqu’en 2029 !
Outre la Magistrate Linda Bongo Ondimba, d’autres magistrats, soit huit(8), ont été sanctionnés . Quatre non-lieux ont été prononcés au profit de quatre juges.
Il faut dire que de part sa posture cathartique, l’institution judiciaire post Ali Bongo Ondimba vient, incontestablement, de frapper un grand coup d’une portée hautement symbolique pour montrer au Peuple gabonais et à la communauté internationale que rien ne sera plus comme avant au Gabon .
A ce niveau, il apparaît clairement que Tout Gabonais, soucieux de l’Etat de Droit, de la justice, de l’égalité ; du respect de la démocratie ne saurait voir d’un mauvais oeil les grandes décisions issues du CSM de lundi dernier, Car, les militaires au pouvoir à Libreville permettent aux Gabonais de vivre et de rêver d’un pays où chacun devrait rester dans son couloir, où certains ne devraient plus se comporter ou penser que le Gabon est leur propriété familiale au point de faire ce que bon leur semble.
Cependant, si l’institution judiciaire post Ali Bongo Ondimba vient d’enregistrer un taux de popularité exponentiel du fait d’avoir affiché sa détermination à exorciser les vieux démons au Gabon, une certaine opinion nationale souhaite aussi voir d’autres institutions plombées par des cadres aux agissements similaires rapprochés à la sœur d’Ali Bongo Ondimba , faire aussi l’objet de telles sanctions.
En effet, être juste envers le Gabon, les Gabonais; être juste envers Linda Bongo Ondimba consisterait à ce qu’elle ne paye pas son patronyme, que la justice soit juste envers tous, car la vraie justice souhaitée par tous devrait se faire sans la force ; la force sans la justice est tyrannique.Il faut donc faire en sorte que : » ce qui est juste soit fort et ce qui est fort soit juste » Blaise Pascal dixit.
De ce fait, quel sort réserverait-on à la chaîne de responsabilité autour de la candidature d’Ali Bongo Ondimba à la présidentielle du 26 août 2023 ?
Out politiquement depuis octobre 2018 suite à son AVC, Ali Bongo Ondimba avait curieusement réussi l’exploit d’annoncer officiellement sa candidature, le dimanche 9 juillet, ce après avoir passé sa visite médicale avec succès !
Pour le coup, on ne saurait punir Linda Bongo Ondimba pour son militantisme politique assumé, tout en immaculant ceux qui ont menti sur le réel état de santé d’Ali Bongo mettant incontestablement l’avenir de tout un pays en danger ! Cette même posture cathartique affichée par le CSM devrait également se faire voir au niveau d’autres institutions, notamment au sein de la Première Institution du Pays: La Présidence de la République .
En effet, à Libreville, une certaine opinion nationale aimerait savoir pourquoi, au niveau de la Presse présidentielle, des Journalistes ayant été de véritables griots d’Ali Bongo Ondimba et de sa politique au point d’affirmer urbi et orbi en mondovision qu’Ali Bongo Ondimba disposait d’une santé de fer, qu’il était au travail,alors que lui-même avait avoué en mondovision, à la faveur de la célébration en différé du 12 mars 2023 du PDG, n’avoir pas été aux affaires pendant cinq (5 ans), sont-ils encore à la presse Présidentielle entrain de faire de la communication pour l’actuelle Prééminence institutionnelle , ce avec le même débit de griotisme et de kounabelisme visibles sous Ali Bongo Ondimba ?
Qu’on le.veuille.ou non, un tel casting renforcerait l’intime conviction de ceux qui pensent que le coup d’État militaire du 30 août 2023 serait juste une révolution de Palais et non un coup de la liberté.
Toute proportion gardée, être juste, entre autres, envers le Peuple gabonais, Linda Bongo Ondimba punie d’avoir manqué à l’éthique et à la déontologie qui régissent sa profession, c’est aussi voir d’autres institutions du Gabon post Ali Bongo Ondimba se débarrasser des griots et autres kounabelistes du régime déchu.
Au total, le cas de Linda Bongo Ondimba montre clairement que les militaires au pouvoir à Libreville tiennent à la séparation des pouvoirs. Il appartient désormais aux autres institutions du pays d’être juste envers le Peuple gabonais . Car, si Linda Bongo Ondimba est punie seule, l’hypothèse d’une justice des vainqueurs ne serait pas alors farfelue.
Par David Zang MENGUE