La défection de Jean Eyeghé Ndong de la Coalition pour la Nouvelle République ne semble visiblement pas entamé la psychologie de Jean Ping. Cette perte toutefois énorme pour l’opposition a contraint l’ancien candidat de la dernière présidentielle à sortir du silence et refusant d’abdiquer.
« J’irai jusqu’au bout», que comprendre d’une déclaration qui a avait pris corps dans les discours palpitants d’André Mba Obame en 2009? Même si les coalisés ont pris leurs distances, l’entourage de Jean Ping s’est resserré autour d’une diaspora très anti Bongo.
Plus que jamais seul dans une cour jadis remplie d’opposants, Jean Ping est désormais dans une urgence, celle de remobiliser les troupes en changeant de paradigme.
Visiblement affaibli, le projet politique de l’ancien diplomate est entouré d’un grand flou et même les soutiens les plus affûtés comme Jean Eyeghé Ndong ont claqué la porte pour rejoindre un système qu’ils combattent depuis 2009.
Sur le plan local, la Coalition coule à une vitesse folle, et d’après certaines indiscrétions, l’hémorragie risquerait de se poursuivre. Jean Ping est maintenu en vie par des cyber activistes sur les réseaux sociaux et des personnalités importantes comme Laurence Ndong qui restent très actives du côté de la métropole.
Les observateurs estiment aujourd’hui que le pouvoir de Libreville est conscient que la base électorale de Jean Ping, quelque soit le pourcentage qu’on lui attribue, n’a pas disparu en quatre ou cinq ans.
« J’IRAI JUSQU’AU BOUT», C’EST-À-DIRE CANDIDAT À NOUVEAU ?
Privé de certains de ses droits, Jean Ping continue de s’exprimer dans les médias sur les différents sujets d’actualité et n’a pas abandonné ses ambitions de terrasser le pouvoir d’Ali Bongo. Avec une équipe réduite, l’ancien président de la Commission de l’Union Africaine réfléchit déjà à la prochaine présidentielle, avec une question centrale : Jean Ping se représentera-t-il ?
80 ans en 2023, le diplomate a toujours promis que le mandat qu’il exercera, certes en tant que Président élu, sera le seul et l’unique. Cet homme d’expérience, observe. Si le temps qui passe le fragilise, il reste également persuadé qu’il finira par lui donner raison.
En 2014, dans son ouvrage Éclipse sur l’Afrique, il écrivait :« Nombre d’utopies d’hier sont devenues des réalités aujourd’hui et peut-être de demain. L’histoire et la vérité ont leur propre manière de s’imposer». L’intervention de l’homme d’Omboué est très attendue dans les tous prochains jours.
Par Arthur ASSEKO
