Au Gabon, depuis 2009,les élections présidentielles sont toujours précédées d’un vaste recrutement dans l’armée, du moins dans tous les corps confondus. En prélude à l’échéance de 2023,le ministère de la défense a déjà ouvert les vannes pour le recrutement des sous-officiers. Toutefois, le rôle que joue cette armée en période électorale reste sujet à controverse.
Quel scénario reste à prévoir pour les élections présidentielles à venir ? Difficile de se prononcer, mais l’histoire nous enseigne depuis l’accession au pouvoir d’Ali Bongo, les périodes post électorales ont toujours été émaillées des violences sanglantes. De 2009 à 2016, l’armée gabonaise aura joué un rôle déterminant, avec des répressions importantes qui visaient à étouffer des revendications populaires.
Pour donc pérenniser l’œuvre, le recrutement au sein des rangs de l’armée gabonaise serait-il devenu une arme redoutable qui permettrait de lutter contre la démocratie? Les recrutements massifs recensés au Gabon au cours de cette dernière décennie montrerait que la volonté des autorités compétentes ne serait sûrement pas de donner de l’emploi à la jeunesse mais de maintenir un système politique en place. Pour ce faire, toutes les méthodes seraient bonnes y compris la répression.
Il n’est pas rare d’entendre les plaintes venant de l’opinion, qui s’accorde à mettre en doute le profil des nouvelles recrues. Il faut s’interroger sur la qualité des enquêtes de moralité effectuées lors des recrutements massifs. Dans tous les cas, après plusieurs années de gel, le temps de l’état de grâce a sonné pour intégrer la tanière de l’armée nationale et reste à découvrir le rôle crucial que cette dernière serait appelée à jouer au soir de la proclamation des résultats du scrutin de 2023.
Par Fredo Le Gaboma
