[Vecteur] Gabon/l’État et sa confiscation par le Parti démocratique gabonais : L’obscurantisme d’une machine à broyer.

La vie politique gabonaise est toujours marquée, depuis l’autorisation du multipartisme par la continuité des pratiques d’appropriation des ressources et des positions étatiques mises en œuvre par le parti démocratique gabonais (PDG). Comprendre la trajectoire historique du régime politique gabonais nécessite donc d’étudier les rapports de cette non-autonomisation des secteurs étatiques et partisans.

Aujourd’hui, il est crucial d’isoler les raisons d’agir qui poussent les acteurs à se jouer des frontières sectorielles afin de prendre l’État et tenter de s’en servir pour se renforcer politiquement. La récurrence de ces pratiques d’appropriation de l’État pointe vers l’existence de dispositions incorporées et partagées par l’ensemble des protagonistes du champ politique.

“Vecteur » entend alors mettre à l’épreuve cette hypothèse en analysant les interactions observables.

Les nombreuses réformes initiées ne se soldent aucunement par l’autonomisation de l’État, dont les institutions sont imbriquées au parti au pouvoir et dont les membres ont été nommés par son intermédiaire.

“Vecteur », dans son analyse égratigne l’absence d’automatisation du jeu politique et du champ étatique, ainsi que ses effets sur les relations observables entre les différents concurrents.

Dans le pays, certaines voies s’élèvent contre ces pratiques et s’orientent vers une analyse en terme d’écart à la norme démocratique et de régression par rapport au consensus escompté.

Elles contribuent également à condamner les pratiques des partis politiques pour leur inadéquation avec les principes démocratiques. Elles interdisent aussi de penser positivement la trajectoire politique du pays, dans ce qu’elle a de spécifique et irréductible à de supposés modèles de démocratie.

Steve BOUANGA