Exaspérée, déçue et surtout trahie, une grande partie de la population ne semble plus faire confiance à l’opposition gabonaise. Ce sentiment de rejet s’est davantage amplifié au lendemain de la présidentielle du mois d’août 2016. Mais l’eau a coulé sous les ponts et les nouvelles figures de l’opposition bien connues de tous pour avoir servi avec loyauté à une époque donnée le pouvoir actuel, semblent afficher des ambitions audacieuses, à la limite utopique pour certains. Guy Nzouba Ndama et Barro Chambrier, deux anciens imminents serviteurs d’un régime qu’ils combattent aujourd’hui ont su s’imposer dans le temps comme les fers de lance d’une opposition à la recherche d’un unième souffle.
Aux allures d’une réminiscence, le destin tragique de l’opposition gabonaise fera-t-il évoluer ou modifier son cours pour des lendemains meilleurs? La guerre des égos interminable et la préservation des intérêts personnels sont en substance les quelques maux dont serait victime une opposition qui rêve grand avec des leaders qui voient juste le bout de leurs nez. Plus que deux ans avant la future présidentielle, et dans les rangs de l’opposition, c’est le brouillard absolu, même pas une esquisse de projet politique.
“ Beaucoup s’interroge sur notre silence mais, ce silence est peut-être un début de solution », avait sagement indiqué le Président des Démocrates lors de son récent séjour en terre « bitamoise » le 28 novembre dernier. Comme une mise en place d’une nouvelle stratégie politique, l’ancien président de l’Assemblée nationale semble avoir fixé un cap pour faire sauter le verrou en 2023.
Pour ce faire l’enseignant de formation aura sans doute besoin d’un allié de taille, et Hugues Barro Chambrier dégage l’étoffe et peut-être le charisme pour se mêler sérieusement à la danse et son engagement politique rugueux trahit clairement ses ambitions avouées : Faire partir Ali Bongo !
Voilà donc deux énergies pour un duo épique qui devraient travailler en synergie pour créer une osmose afin de parvenir à décrocher le Graal :le pouvoir. Si ce deal politique semble peut-être illusoire pour certains, l’opposition à toutefois déjà réussi à démentir les mauvaises langues qui ne croient pas à une alliance sincère. En 2016,les poids lourds de l’opposition dans leur majorité avaient accepté de faire taire leurs égos en s’alignant dernière Jean Ping. Néanmoins, nous savons tous comment la coalition a volé en éclats.
Nous ne sommes que pour l’heure dans des projections politiques et le temps qui passe saura nous apporter des éclairages sur les réelles ambitions politiques collectives et individuelles des uns et des autres. Le désenchantement a envahi le peuple et il revient donc à ce possible futur duo d’allumer l’étincelle qui devrait éclairer les jours sombres que traverse le pays.
Par Arthur Asseko
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