Entre René Ndemezo’o Obiang et le Parti Démocratique Gabonais, c’est décidément une histoire d’amour jalonnée de caprices d’un enfant boudeur par moment, mais fondée pour le meilleur et pour l’avenir. À Bitam, c’est réellement au début des années 1990 que le couple prend forme avant l’envol courant des années 2000.
Mais le crépuscule politique du “Capo » connait aujourd’hui des turbulences, orchestrées par des adversaires politiques qui revendiquent plus de place dans un paysage politique bitamois taillé sur mesure. Cette obsession de pousser le colosse politique vers une sortie non souhaitée serait-elle sans conséquence pour le PDG dans une ville de Bitam où la versatilité est d’une marque de fabrique ?
Après avoir claqué de façon inattendue la porte du Parti Démocratique Gabonais, René Ndemezo’o Obiang était sans ignorer que certains de ses disciples devenus apôtres dans le temps n’hésiteraient pas à aiguiser leurs armes pour le débusquer de son trône de leader politique incontesté à Bitam.
Il aura d’abord fallu que l’actuel ministre d’État ressente les effets du fougueux torrent ajevienne, l’époque où l’argent tombait comme un déluge sans fin. Mais en fin stratège politique reconnu, le natif de Bifolo Ossi a su dissuader cette nibuleuse “machine de guerre ».
Aujourd’hui, il ne serait pas osé de considérer que l’ancien député n’est pas au bout des ennuis. L’un de ses anciens alliés, Patrick Eyogo Edzang lui montre ouvertement les crocs, signe que le divorce est désormais acté. Ce dernier a été même récemment écarté du parti pour des propos injurieux et non conformes aux idéaux du parti de masse. Des propos à l’encontre de son ancien mentor qui avaient fait large écho sur les réseaux sociaux.
Des conflits entre camarades du PDG entretenus par des lobys internes. Ce jeu dangereux risquerait d’entraver très sérieusement la cohésion des militants à un peu plus de cinq mois des élections générales dans le pays. Selon certaines indiscrétions, une pétition visant à désavouer aurait été lancée.
Et c’est, pour l’heure, c’est près de 900 personnes clairement identifiées qui se seraient prononcées. Toutefois, on verrait mal comment cette pétition pourrait ébranler l’entourage de l’homme. Malgré quelques effritements, l’ancien président du Conseil Économique, social et environnemental continue à bénéficier d’une popularité très considérable. N’oublions pas que pour ses proches, son retour au gouvernement, près de 10 ans après, sonne comme une renaissance.
Conscient de la valeur du “Capo », Ali Bongo a jugé impérieux de le réintégrer dans le gouvernement et il ne serait pas impossible de voir René Ndemezo’o occuper une place capitale dans la campagne. Ali Bongo a en mémoire la déroute encaissée face à Jean ping à Bitam lors de la présidentielle de 2016.
À cette époque, son actuel Ministre d’État était un soutien indéfectible de Jean Ping. Malgré la fougue et le sang neuf que veulent impulser Charles Mvé Ella, Patrick Eyogo et bien d’autres, les instances supérieures du PDG sont bien conscients, l’expérience de l’homme Bifolo Ossi est vitale pour la survie du grand parti de masse.